FRANCOIS LO PRESTI contre AFP
Des policiers contrôlent une voiture dans une rue où se trouve une maison appartenant à la famille d’Iman Hassan Iquioussen, à Lourches (Nord), le 30 août 2022.
FRANCE – L’imam Hassan Ikuyuchen, dont l’expulsion de Gérald Darmanin a été confirmée par le Conseil d’Etat mardi 30 août, est considéré comme un fugitif et inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d’Etat, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) pour l’interpeller en vue de l’expulser vers le Maroc. Mais il n’a pas été retrouvé, selon une source proche du dossier, qui a précisé qu’il se trouverait peut-être en Belgique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Ikuyusen, dont le ministre de l’Intérieur avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les “discours séparatistes”.
Déboutant le tribunal administratif de Paris, qui a suspendu en urgence l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas “une atteinte grave et manifestement illégale à des activités privées et sa vie de famille ».
Hassan Iquioussen, 58 ans, est né en France et y vit régulièrement, mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous français.
Dans un tweet qu’il a publié peu avant le communiqué du Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur a qualifié cette décision de “grande victoire pour la République”.
Le Conseil d’Etat ratifie l’expulsion de M. Iquioussen qui détient et propage notamment des propos antisémites et co.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
Voir le tweet
Pour l’avocat de l’imam “la bataille judiciaire continue”
Sur Twitter, l’avocate de l’imam, Me Lucie Simon, a estimé que la décision du Conseil d’Etat symbolisait “un Etat de droit fragilisé” et dénonçait “un cadre inquiétant de pression de l’exécutif sur le judiciaire”.
“La bataille judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris devrait examiner le fond de l’affaire prochainement, et Hasan Ikiussen réfléchit à la possibilité de saisir à nouveau l’EDA”, a-t-il ajouté.
La bataille judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris va devoir examiner le fond du dossier pour…
– Lucie Simon (@LucieSimon94)
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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures de suspension provisoires que “dans des circonstances exceptionnelles” lorsque le requérant était exposé à “un risque réel de préjudice irréparable”. .
Dans sa décision, le Conseil d’Etat considère que son “discours antisémite”, “repris (…) après ses excuses en 2004”, et son “discours systématique sur l’infériorité des femmes”, dans des “vidéos toujours disponibles sur Internet, dont le dernier a eu lieu en 2021 », étaient en effet « des actes d’incitation explicite et intentionnelle à la discrimination ou à la haine ».
Et s’il reconnaît que ses liens avec la France sont “forts”, il précise que les enfants de l’imam “sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, également de nationalité marocaine, ne peut se rendre au Maroc et accompagner là-bas si nécessaire.”
Le Conseil d’Etat a également rejeté les autres arguments avancés par la défense de l’imam, jugeant notamment qu’”il n’était pas prouvé” qu’une expulsion vers le Maroc “pourrait l’exposer à des risques de traitements inhumains et d’humiliations”.
Ordonnance d’expulsion du 29 juillet
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion, daté du 29 juillet, l’accuse de “discours de prosélytisme mêlés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”. Depuis, pour justifier sa décision, Gérald Darmanin n’a cessé d’accuser l’imam de semer “un djihadisme atmosphérique”. Lors de l’audition devant le Conseil d’Etat vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur avait dénoncé le “double langage” d’Hassan Iquioussen, le dépeignant comme “un prédicateur charismatique qui a su gagner en légitimité auprès d’un très large public et, pendant des années, propage des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination et à la violence.” Me Simon avait souligné que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client, dont la chaîne YouTube compte 178 000 abonnés, “se sont produits il y a quelques fois il y a plus de vingt ans” et qu’il n’avait “jamais été poursuivi ni condamné pour c’est tout”. observations”. Deux enquêtes ont également été ouvertes en août par le parquet de Paris après des messages de menaces et d’insultes reçus par Me Simon et l’un des trois juges du tribunal administratif, qui ont signé le décret suspendant l’expulsion d’Hassan Iquioussen. À voir aussi sur Le HuffPost : Darmanin, dans les pas de Sarkozy Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.
title: “L Imam Hasan Ikuyusen Qui S Est Chapp Est Sur La Liste Des Personnes Recherch Es Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-21” author: “Janet Serge”
FRANCOIS LO PRESTI contre AFP
Des policiers contrôlent une voiture dans une rue où se trouve une maison appartenant à la famille d’Iman Hassan Iquioussen, à Lourches (Nord), le 30 août 2022.
FRANCE – L’imam Hassan Ikuyuchen, dont l’expulsion de Gérald Darmanin a été confirmée par le Conseil d’Etat mardi 30 août, est considéré comme un fugitif et inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d’Etat, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) pour l’interpeller en vue de l’expulser vers le Maroc. Mais il n’a pas été retrouvé, selon une source proche du dossier, qui a précisé qu’il se trouverait peut-être en Belgique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Ikuyusen, dont le ministre de l’Intérieur avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les “discours séparatistes”.
Déboutant le tribunal administratif de Paris, qui a suspendu en urgence l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas “une atteinte grave et manifestement illégale à des activités privées et sa vie de famille ».
Hassan Iquioussen, 58 ans, est né en France et y vit régulièrement, mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous français.
Dans un tweet qu’il a publié peu avant le communiqué du Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur a qualifié cette décision de “grande victoire pour la République”.
Le Conseil d’Etat ratifie l’expulsion de M. Iquioussen qui détient et propage notamment des propos antisémites et co.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
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Pour l’avocat de l’imam “la bataille judiciaire continue”
Sur Twitter, l’avocate de l’imam, Me Lucie Simon, a estimé que la décision du Conseil d’Etat symbolisait “un Etat de droit fragilisé” et dénonçait “un cadre inquiétant de pression de l’exécutif sur le judiciaire”.
“La bataille judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris devrait examiner le fond de l’affaire prochainement, et Hasan Ikiussen réfléchit à la possibilité de saisir à nouveau l’EDA”, a-t-il ajouté.
La bataille judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris va devoir examiner le fond du dossier pour…
– Lucie Simon (@LucieSimon94)
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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures de suspension provisoires que “dans des circonstances exceptionnelles” lorsque le requérant était exposé à “un risque réel de préjudice irréparable”. .
Dans sa décision, le Conseil d’Etat considère que son “discours antisémite”, “repris (…) après ses excuses en 2004”, et son “discours systématique sur l’infériorité des femmes”, dans des “vidéos toujours disponibles sur Internet, dont le dernier a eu lieu en 2021 », étaient en effet « des actes d’incitation explicite et intentionnelle à la discrimination ou à la haine ».
Et s’il reconnaît que ses liens avec la France sont “forts”, il précise que les enfants de l’imam “sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, également de nationalité marocaine, ne peut se rendre au Maroc et accompagner là-bas si nécessaire.”
Le Conseil d’Etat a également rejeté les autres arguments avancés par la défense de l’imam, jugeant notamment qu’”il n’était pas prouvé” qu’une expulsion vers le Maroc “pourrait l’exposer à des risques de traitements inhumains et d’humiliations”.
Ordonnance d’expulsion du 29 juillet
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion, daté du 29 juillet, l’accuse de “discours de prosélytisme mêlés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”. Depuis, pour justifier sa décision, Gérald Darmanin n’a cessé d’accuser l’imam de semer “un djihadisme atmosphérique”. Lors de l’audition devant le Conseil d’Etat vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur avait dénoncé le “double langage” d’Hassan Iquioussen, le dépeignant comme “un prédicateur charismatique qui a su gagner en légitimité auprès d’un très large public et, pendant des années, propage des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination et à la violence.” Me Simon avait souligné que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client, dont la chaîne YouTube compte 178 000 abonnés, “se sont produits il y a quelques fois il y a plus de vingt ans” et qu’il n’avait “jamais été poursuivi ni condamné pour c’est tout”. observations”. Deux enquêtes ont également été ouvertes en août par le parquet de Paris après des messages de menaces et d’insultes reçus par Me Simon et l’un des trois juges du tribunal administratif, qui ont signé le décret suspendant l’expulsion d’Hassan Iquioussen. À voir aussi sur Le HuffPost : Darmanin, dans les pas de Sarkozy Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.
title: “L Imam Hasan Ikuyusen Qui S Est Chapp Est Sur La Liste Des Personnes Recherch Es Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-01” author: “Kathryn Delgado”
FRANCOIS LO PRESTI contre AFP
Des policiers contrôlent une voiture dans une rue où se trouve une maison appartenant à la famille d’Iman Hassan Iquioussen, à Lourches (Nord), le 30 août 2022.
FRANCE – L’imam Hassan Ikuyuchen, dont l’expulsion de Gérald Darmanin a été confirmée par le Conseil d’Etat mardi 30 août, est considéré comme un fugitif et inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d’Etat, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) pour l’interpeller en vue de l’expulser vers le Maroc. Mais il n’a pas été retrouvé, selon une source proche du dossier, qui a précisé qu’il se trouverait peut-être en Belgique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Ikuyusen, dont le ministre de l’Intérieur avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les “discours séparatistes”.
Déboutant le tribunal administratif de Paris, qui a suspendu en urgence l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas “une atteinte grave et manifestement illégale à des activités privées et sa vie de famille ».
Hassan Iquioussen, 58 ans, est né en France et y vit régulièrement, mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous français.
Dans un tweet qu’il a publié peu avant le communiqué du Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur a qualifié cette décision de “grande victoire pour la République”.
Le Conseil d’Etat ratifie l’expulsion de M. Iquioussen qui détient et propage notamment des propos antisémites et co.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
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Pour l’avocat de l’imam “la bataille judiciaire continue”
Sur Twitter, l’avocate de l’imam, Me Lucie Simon, a estimé que la décision du Conseil d’Etat symbolisait “un Etat de droit fragilisé” et dénonçait “un cadre inquiétant de pression de l’exécutif sur le judiciaire”.
“La bataille judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris devrait examiner le fond de l’affaire prochainement, et Hasan Ikiussen réfléchit à la possibilité de saisir à nouveau l’EDA”, a-t-il ajouté.
La bataille judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris va devoir examiner le fond du dossier pour…
– Lucie Simon (@LucieSimon94)
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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures de suspension provisoires que “dans des circonstances exceptionnelles” lorsque le requérant était exposé à “un risque réel de préjudice irréparable”. .
Dans sa décision, le Conseil d’Etat considère que son “discours antisémite”, “repris (…) après ses excuses en 2004”, et son “discours systématique sur l’infériorité des femmes”, dans des “vidéos toujours disponibles sur Internet, dont le dernier a eu lieu en 2021 », étaient en effet « des actes d’incitation explicite et intentionnelle à la discrimination ou à la haine ».
Et s’il reconnaît que ses liens avec la France sont “forts”, il précise que les enfants de l’imam “sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, également de nationalité marocaine, ne peut se rendre au Maroc et accompagner là-bas si nécessaire.”
Le Conseil d’Etat a également rejeté les autres arguments avancés par la défense de l’imam, jugeant notamment qu’”il n’était pas prouvé” qu’une expulsion vers le Maroc “pourrait l’exposer à des risques de traitements inhumains et d’humiliations”.
Ordonnance d’expulsion du 29 juillet
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion, daté du 29 juillet, l’accuse de “discours de prosélytisme mêlés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”. Depuis, pour justifier sa décision, Gérald Darmanin n’a cessé d’accuser l’imam de semer “un djihadisme atmosphérique”. Lors de l’audition devant le Conseil d’Etat vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur avait dénoncé le “double langage” d’Hassan Iquioussen, le dépeignant comme “un prédicateur charismatique qui a su gagner en légitimité auprès d’un très large public et, pendant des années, propage des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination et à la violence.” Me Simon avait souligné que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client, dont la chaîne YouTube compte 178 000 abonnés, “se sont produits il y a quelques fois il y a plus de vingt ans” et qu’il n’avait “jamais été poursuivi ni condamné pour c’est tout”. observations”. Deux enquêtes ont également été ouvertes en août par le parquet de Paris après des messages de menaces et d’insultes reçus par Me Simon et l’un des trois juges du tribunal administratif, qui ont signé le décret suspendant l’expulsion d’Hassan Iquioussen. À voir aussi sur Le HuffPost : Darmanin, dans les pas de Sarkozy Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.
title: “L Imam Hasan Ikuyusen Qui S Est Chapp Est Sur La Liste Des Personnes Recherch Es Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-21” author: “Ronald Wright”
FRANCOIS LO PRESTI contre AFP
Des policiers contrôlent une voiture dans une rue où se trouve une maison appartenant à la famille d’Iman Hassan Iquioussen, à Lourches (Nord), le 30 août 2022.
FRANCE – L’imam Hassan Ikuyuchen, dont l’expulsion de Gérald Darmanin a été confirmée par le Conseil d’Etat mardi 30 août, est considéré comme un fugitif et inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d’Etat, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) pour l’interpeller en vue de l’expulser vers le Maroc. Mais il n’a pas été retrouvé, selon une source proche du dossier, qui a précisé qu’il se trouverait peut-être en Belgique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Ikuyusen, dont le ministre de l’Intérieur avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les “discours séparatistes”.
Déboutant le tribunal administratif de Paris, qui a suspendu en urgence l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas “une atteinte grave et manifestement illégale à des activités privées et sa vie de famille ».
Hassan Iquioussen, 58 ans, est né en France et y vit régulièrement, mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous français.
Dans un tweet qu’il a publié peu avant le communiqué du Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur a qualifié cette décision de “grande victoire pour la République”.
Le Conseil d’Etat ratifie l’expulsion de M. Iquioussen qui détient et propage notamment des propos antisémites et co.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
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Pour l’avocat de l’imam “la bataille judiciaire continue”
Sur Twitter, l’avocate de l’imam, Me Lucie Simon, a estimé que la décision du Conseil d’Etat symbolisait “un Etat de droit fragilisé” et dénonçait “un cadre inquiétant de pression de l’exécutif sur le judiciaire”.
“La bataille judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris devrait examiner le fond de l’affaire prochainement, et Hasan Ikiussen réfléchit à la possibilité de saisir à nouveau l’EDA”, a-t-il ajouté.
La bataille judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris va devoir examiner le fond du dossier pour…
– Lucie Simon (@LucieSimon94)
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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures de suspension provisoires que “dans des circonstances exceptionnelles” lorsque le requérant était exposé à “un risque réel de préjudice irréparable”. .
Dans sa décision, le Conseil d’Etat considère que son “discours antisémite”, “repris (…) après ses excuses en 2004”, et son “discours systématique sur l’infériorité des femmes”, dans des “vidéos toujours disponibles sur Internet, dont le dernier a eu lieu en 2021 », étaient en effet « des actes d’incitation explicite et intentionnelle à la discrimination ou à la haine ».
Et s’il reconnaît que ses liens avec la France sont “forts”, il précise que les enfants de l’imam “sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, également de nationalité marocaine, ne peut se rendre au Maroc et accompagner là-bas si nécessaire.”
Le Conseil d’Etat a également rejeté les autres arguments avancés par la défense de l’imam, jugeant notamment qu’”il n’était pas prouvé” qu’une expulsion vers le Maroc “pourrait l’exposer à des risques de traitements inhumains et d’humiliations”.
Ordonnance d’expulsion du 29 juillet
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion, daté du 29 juillet, l’accuse de “discours de prosélytisme mêlés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”. Depuis, pour justifier sa décision, Gérald Darmanin n’a cessé d’accuser l’imam de semer “un djihadisme atmosphérique”. Lors de l’audition devant le Conseil d’Etat vendredi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur avait dénoncé le “double langage” d’Hassan Iquioussen, le dépeignant comme “un prédicateur charismatique qui a su gagner en légitimité auprès d’un très large public et, pendant des années, propage des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination et à la violence.” Me Simon avait souligné que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client, dont la chaîne YouTube compte 178 000 abonnés, “se sont produits il y a quelques fois il y a plus de vingt ans” et qu’il n’avait “jamais été poursuivi ni condamné pour c’est tout”. observations”. Deux enquêtes ont également été ouvertes en août par le parquet de Paris après des messages de menaces et d’insultes reçus par Me Simon et l’un des trois juges du tribunal administratif, qui ont signé le décret suspendant l’expulsion d’Hassan Iquioussen. À voir aussi sur Le HuffPost : Darmanin, dans les pas de Sarkozy Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.