“Etat de stress permanent” : des jeunes racontent comment leurs années lycée ont été bouleversées par la crise du Covid-19 Influencé, comme beaucoup d’enseignants en début de carrière, par le conservatoire de Créteil, il enseigne pendant trois ans dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Le professeur de physique-chimie est rapidement confronté au manque de moyens de l’établissement. Impossible d’obtenir le matériel qu’il demande pour les travaux pratiques. “Quand j’ai mentionné un problème à ma hiérarchie, ils ne m’ont pas soutenu”, décrit-il, parlant d’un “mur” devant lui. C’est la première raison qui le pousse à partir. Vient ensuite la rémunération, “impensable pour vivre confortablement en région parisienne”. En début de carrière, un enseignant du secondaire gagne environ 1 800 € nets par mois. Romain ne considère pas ce salaire comme “décent”, compte tenu du niveau d’études requis des enseignants, Bac+5, et du fait de l’investissement horaire, devant les élèves et en dehors de l’école, “le soir pour corriger la copie , Week-ends de préparation aux cours’. Mais la goutte qui fait déborder le vase est la question de la mobilité. “Dix ans je ne peux pas acheter d’appartement. Dix ans je suis loin de ma famille. Dix ans je n’habite pas dans le quartier de mon choix” Romain, 30 ans, professeur de physique-chimie chez franceinfo Un enseignant en début de carrière a le plus grand mal à quitter la région parisienne, du fait de son cumul de grades, insuffisant pour passer dans les académies les plus populaires, du sud et de l’ouest de la France. “Quand vous avez 30 ans, vous ne voulez pas du tout entendre que vous devez attendre cinq à dix ans pour revenir ou aller dans les domaines que vous souhaitez.” En plus de “pacser avec un ami” pour invoquer l’approche de l’épouse. Une pratique loin d’être rare dans l’enseignement. Je ne peux pas attendre aussi longtemps. Romain a démissionné de l’Éducation nationale en juin dernier. Il s’installe à Saint-Nazaire, où il enseigne dans une école privée d’ingénieurs. Son salaire a augmenté de 70 %.
Sortie de l’Éducation nationale et de ses lycéens, Cécile affirme n’y avoir jamais pensé. “Après 25 ans d’enseignement, j’en ai toujours envie”, dit-il. “J’ai la possibilité de faire un travail que j’aime, je ne me donne pas le droit de le remettre en question.” « Il a contourné la possibilité de rejoindre [sa] famille dans le sud de la France”. L’enseignante a aussi construit sa vie en région parisienne, où elle enseigne depuis quinze ans dans un lycée d’un quartier populaire des Hauts-de-Seine. Les bonnes relations, la camaraderie avec ses collègues, professeurs de longue date à son école, “où on foire, on y arrive avec les moyens du bord”, aident beaucoup à se sentir bien, à se soutenir quand il le faut. Mais les deux dernières années, marquées par la crise sanitaire, ont été très difficiles. Entre les restrictions, la fermeture de l’école au printemps 2020, les cours interrompus avec des élèves malades ou des cas contacts, absents et pour les gérer, Cecil a dû “faire une pause scolaire” cet été. “Mon travail prenait trop de place sur ma vie privée, décrit-il. J’avais besoin de faire une pause pour retrouver ma motivation, qui s’était un peu émoussée à la fin de l’année scolaire.” Cécile remarque particulièrement la détérioration des relations avec les parents d’élèves. “Ça m’a touchée, je pensais en être protégée, mais en fait non. J’ai remis en question mes méthodes d’enseignement”, confie-t-elle. Mais sa motivation, son penchant restent intacts. “Je fais un travail qui a du sens. L’école doit rester stable dans notre société.” Cécile, professeure principale du département chez franceinfo “C’est concret. Je transmets des connaissances, je vois les enfants progresser, avancer, apprendre de leurs erreurs”, décrit l’enseignante toujours passionnée. Elle souffre aussi depuis des années de la baisse de son pouvoir d’achat, avec le gel de l’indice. De plus, depuis cinq ans, son école n’est plus dans le réseau de l’éducation prioritaire. Cécile ne perçoit plus la prime associée de 145 € et sa classe n’est pas dédoublée contrairement à la majorité des classes Grande Section, CP et CE1 du REP. L’enseignante attend de voir si les augmentations de salaire, +10%, promises par le président de la République vont l’affecter. Il espère pouvoir retrouver, en cette année scolaire qui démarre, des conditions normales d’enseignement. L’un a perdu sa motivation, l’autre en a encore envie : Thomas Giraudeau a rencontré deux professeurs à la veille de la rentrée 2022.
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title: “L Un A D Missionn L Autre Veut Encore Les Deux Professeurs Disent Leur Travail Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-15” author: “Carrie Neuman”
“Etat de stress permanent” : des jeunes racontent comment leurs années lycée ont été bouleversées par la crise du Covid-19 Influencé, comme beaucoup d’enseignants en début de carrière, par le conservatoire de Créteil, il enseigne pendant trois ans dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Le professeur de physique-chimie est rapidement confronté au manque de moyens de l’établissement. Impossible d’obtenir le matériel qu’il demande pour les travaux pratiques. “Quand j’ai mentionné un problème à ma hiérarchie, ils ne m’ont pas soutenu”, décrit-il, parlant d’un “mur” devant lui. C’est la première raison qui le pousse à partir. Vient ensuite la rémunération, “impensable pour vivre confortablement en région parisienne”. En début de carrière, un enseignant du secondaire gagne environ 1 800 € nets par mois. Romain ne considère pas ce salaire comme “décent”, compte tenu du niveau d’études requis des enseignants, Bac+5, et du fait de l’investissement horaire, devant les élèves et en dehors de l’école, “le soir pour corriger la copie , Week-ends de préparation aux cours’. Mais la goutte qui fait déborder le vase est la question de la mobilité. “Dix ans je ne peux pas acheter d’appartement. Dix ans je suis loin de ma famille. Dix ans je n’habite pas dans le quartier de mon choix” Romain, 30 ans, professeur de physique-chimie chez franceinfo Un enseignant en début de carrière a le plus grand mal à quitter la région parisienne, du fait de son cumul de grades, insuffisant pour passer dans les académies les plus populaires, du sud et de l’ouest de la France. “Quand vous avez 30 ans, vous ne voulez pas du tout entendre que vous devez attendre cinq à dix ans pour revenir ou aller dans les domaines que vous souhaitez.” En plus de “pacser avec un ami” pour invoquer l’approche de l’épouse. Une pratique loin d’être rare dans l’enseignement. Je ne peux pas attendre aussi longtemps. Romain a démissionné de l’Éducation nationale en juin dernier. Il s’installe à Saint-Nazaire, où il enseigne dans une école privée d’ingénieurs. Son salaire a augmenté de 70 %.
Sortie de l’Éducation nationale et de ses lycéens, Cécile affirme n’y avoir jamais pensé. “Après 25 ans d’enseignement, j’en ai toujours envie”, dit-il. “J’ai la possibilité de faire un travail que j’aime, je ne me donne pas le droit de le remettre en question.” « Il a contourné la possibilité de rejoindre [sa] famille dans le sud de la France”. L’enseignante a aussi construit sa vie en région parisienne, où elle enseigne depuis quinze ans dans un lycée d’un quartier populaire des Hauts-de-Seine. Les bonnes relations, la camaraderie avec ses collègues, professeurs de longue date à son école, “où on foire, on y arrive avec les moyens du bord”, aident beaucoup à se sentir bien, à se soutenir quand il le faut. Mais les deux dernières années, marquées par la crise sanitaire, ont été très difficiles. Entre les restrictions, la fermeture de l’école au printemps 2020, les cours interrompus avec des élèves malades ou des cas contacts, absents et pour les gérer, Cecil a dû “faire une pause scolaire” cet été. “Mon travail prenait trop de place sur ma vie privée, décrit-il. J’avais besoin de faire une pause pour retrouver ma motivation, qui s’était un peu émoussée à la fin de l’année scolaire.” Cécile remarque particulièrement la détérioration des relations avec les parents d’élèves. “Ça m’a touchée, je pensais en être protégée, mais en fait non. J’ai remis en question mes méthodes d’enseignement”, confie-t-elle. Mais sa motivation, son penchant restent intacts. “Je fais un travail qui a du sens. L’école doit rester stable dans notre société.” Cécile, professeure principale du département chez franceinfo “C’est concret. Je transmets des connaissances, je vois les enfants progresser, avancer, apprendre de leurs erreurs”, décrit l’enseignante toujours passionnée. Elle souffre aussi depuis des années de la baisse de son pouvoir d’achat, avec le gel de l’indice. De plus, depuis cinq ans, son école n’est plus dans le réseau de l’éducation prioritaire. Cécile ne perçoit plus la prime associée de 145 € et sa classe n’est pas dédoublée contrairement à la majorité des classes Grande Section, CP et CE1 du REP. L’enseignante attend de voir si les augmentations de salaire, +10%, promises par le président de la République vont l’affecter. Il espère pouvoir retrouver, en cette année scolaire qui démarre, des conditions normales d’enseignement. L’un a perdu sa motivation, l’autre en a encore envie : Thomas Giraudeau a rencontré deux professeurs à la veille de la rentrée 2022.
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title: “L Un A D Missionn L Autre Veut Encore Les Deux Professeurs Disent Leur Travail Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-20” author: “Anthony Beene”
“Etat de stress permanent” : des jeunes racontent comment leurs années lycée ont été bouleversées par la crise du Covid-19 Influencé, comme beaucoup d’enseignants en début de carrière, par le conservatoire de Créteil, il enseigne pendant trois ans dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Le professeur de physique-chimie est rapidement confronté au manque de moyens de l’établissement. Impossible d’obtenir le matériel qu’il demande pour les travaux pratiques. “Quand j’ai mentionné un problème à ma hiérarchie, ils ne m’ont pas soutenu”, décrit-il, parlant d’un “mur” devant lui. C’est la première raison qui le pousse à partir. Vient ensuite la rémunération, “impensable pour vivre confortablement en région parisienne”. En début de carrière, un enseignant du secondaire gagne environ 1 800 € nets par mois. Romain ne considère pas ce salaire comme “décent”, compte tenu du niveau d’études requis des enseignants, Bac+5, et du fait de l’investissement horaire, devant les élèves et en dehors de l’école, “le soir pour corriger la copie , Week-ends de préparation aux cours’. Mais la goutte qui fait déborder le vase est la question de la mobilité. “Dix ans je ne peux pas acheter d’appartement. Dix ans je suis loin de ma famille. Dix ans je n’habite pas dans le quartier de mon choix” Romain, 30 ans, professeur de physique-chimie chez franceinfo Un enseignant en début de carrière a le plus grand mal à quitter la région parisienne, du fait de son cumul de grades, insuffisant pour passer dans les académies les plus populaires, du sud et de l’ouest de la France. “Quand vous avez 30 ans, vous ne voulez pas du tout entendre que vous devez attendre cinq à dix ans pour revenir ou aller dans les domaines que vous souhaitez.” En plus de “pacser avec un ami” pour invoquer l’approche de l’épouse. Une pratique loin d’être rare dans l’enseignement. Je ne peux pas attendre aussi longtemps. Romain a démissionné de l’Éducation nationale en juin dernier. Il s’installe à Saint-Nazaire, où il enseigne dans une école privée d’ingénieurs. Son salaire a augmenté de 70 %.
Sortie de l’Éducation nationale et de ses lycéens, Cécile affirme n’y avoir jamais pensé. “Après 25 ans d’enseignement, j’en ai toujours envie”, dit-il. “J’ai la possibilité de faire un travail que j’aime, je ne me donne pas le droit de le remettre en question.” « Il a contourné la possibilité de rejoindre [sa] famille dans le sud de la France”. L’enseignante a aussi construit sa vie en région parisienne, où elle enseigne depuis quinze ans dans un lycée d’un quartier populaire des Hauts-de-Seine. Les bonnes relations, la camaraderie avec ses collègues, professeurs de longue date à son école, “où on foire, on y arrive avec les moyens du bord”, aident beaucoup à se sentir bien, à se soutenir quand il le faut. Mais les deux dernières années, marquées par la crise sanitaire, ont été très difficiles. Entre les restrictions, la fermeture de l’école au printemps 2020, les cours interrompus avec des élèves malades ou des cas contacts, absents et pour les gérer, Cecil a dû “faire une pause scolaire” cet été. “Mon travail prenait trop de place sur ma vie privée, décrit-il. J’avais besoin de faire une pause pour retrouver ma motivation, qui s’était un peu émoussée à la fin de l’année scolaire.” Cécile remarque particulièrement la détérioration des relations avec les parents d’élèves. “Ça m’a touchée, je pensais en être protégée, mais en fait non. J’ai remis en question mes méthodes d’enseignement”, confie-t-elle. Mais sa motivation, son penchant restent intacts. “Je fais un travail qui a du sens. L’école doit rester stable dans notre société.” Cécile, professeure principale du département chez franceinfo “C’est concret. Je transmets des connaissances, je vois les enfants progresser, avancer, apprendre de leurs erreurs”, décrit l’enseignante toujours passionnée. Elle souffre aussi depuis des années de la baisse de son pouvoir d’achat, avec le gel de l’indice. De plus, depuis cinq ans, son école n’est plus dans le réseau de l’éducation prioritaire. Cécile ne perçoit plus la prime associée de 145 € et sa classe n’est pas dédoublée contrairement à la majorité des classes Grande Section, CP et CE1 du REP. L’enseignante attend de voir si les augmentations de salaire, +10%, promises par le président de la République vont l’affecter. Il espère pouvoir retrouver, en cette année scolaire qui démarre, des conditions normales d’enseignement. L’un a perdu sa motivation, l’autre en a encore envie : Thomas Giraudeau a rencontré deux professeurs à la veille de la rentrée 2022.
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title: “L Un A D Missionn L Autre Veut Encore Les Deux Professeurs Disent Leur Travail Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-01” author: “Terry Williams”
“Etat de stress permanent” : des jeunes racontent comment leurs années lycée ont été bouleversées par la crise du Covid-19 Influencé, comme beaucoup d’enseignants en début de carrière, par le conservatoire de Créteil, il enseigne pendant trois ans dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Le professeur de physique-chimie est rapidement confronté au manque de moyens de l’établissement. Impossible d’obtenir le matériel qu’il demande pour les travaux pratiques. “Quand j’ai mentionné un problème à ma hiérarchie, ils ne m’ont pas soutenu”, décrit-il, parlant d’un “mur” devant lui. C’est la première raison qui le pousse à partir. Vient ensuite la rémunération, “impensable pour vivre confortablement en région parisienne”. En début de carrière, un enseignant du secondaire gagne environ 1 800 € nets par mois. Romain ne considère pas ce salaire comme “décent”, compte tenu du niveau d’études requis des enseignants, Bac+5, et du fait de l’investissement horaire, devant les élèves et en dehors de l’école, “le soir pour corriger la copie , Week-ends de préparation aux cours’. Mais la goutte qui fait déborder le vase est la question de la mobilité. “Dix ans je ne peux pas acheter d’appartement. Dix ans je suis loin de ma famille. Dix ans je n’habite pas dans le quartier de mon choix” Romain, 30 ans, professeur de physique-chimie chez franceinfo Un enseignant en début de carrière a le plus grand mal à quitter la région parisienne, du fait de son cumul de grades, insuffisant pour passer dans les académies les plus populaires, du sud et de l’ouest de la France. “Quand vous avez 30 ans, vous ne voulez pas du tout entendre que vous devez attendre cinq à dix ans pour revenir ou aller dans les domaines que vous souhaitez.” En plus de “pacser avec un ami” pour invoquer l’approche de l’épouse. Une pratique loin d’être rare dans l’enseignement. Je ne peux pas attendre aussi longtemps. Romain a démissionné de l’Éducation nationale en juin dernier. Il s’installe à Saint-Nazaire, où il enseigne dans une école privée d’ingénieurs. Son salaire a augmenté de 70 %.
Sortie de l’Éducation nationale et de ses lycéens, Cécile affirme n’y avoir jamais pensé. “Après 25 ans d’enseignement, j’en ai toujours envie”, dit-il. “J’ai la possibilité de faire un travail que j’aime, je ne me donne pas le droit de le remettre en question.” « Il a contourné la possibilité de rejoindre [sa] famille dans le sud de la France”. L’enseignante a aussi construit sa vie en région parisienne, où elle enseigne depuis quinze ans dans un lycée d’un quartier populaire des Hauts-de-Seine. Les bonnes relations, la camaraderie avec ses collègues, professeurs de longue date à son école, “où on foire, on y arrive avec les moyens du bord”, aident beaucoup à se sentir bien, à se soutenir quand il le faut. Mais les deux dernières années, marquées par la crise sanitaire, ont été très difficiles. Entre les restrictions, la fermeture de l’école au printemps 2020, les cours interrompus avec des élèves malades ou des cas contacts, absents et pour les gérer, Cecil a dû “faire une pause scolaire” cet été. “Mon travail prenait trop de place sur ma vie privée, décrit-il. J’avais besoin de faire une pause pour retrouver ma motivation, qui s’était un peu émoussée à la fin de l’année scolaire.” Cécile remarque particulièrement la détérioration des relations avec les parents d’élèves. “Ça m’a touchée, je pensais en être protégée, mais en fait non. J’ai remis en question mes méthodes d’enseignement”, confie-t-elle. Mais sa motivation, son penchant restent intacts. “Je fais un travail qui a du sens. L’école doit rester stable dans notre société.” Cécile, professeure principale du département chez franceinfo “C’est concret. Je transmets des connaissances, je vois les enfants progresser, avancer, apprendre de leurs erreurs”, décrit l’enseignante toujours passionnée. Elle souffre aussi depuis des années de la baisse de son pouvoir d’achat, avec le gel de l’indice. De plus, depuis cinq ans, son école n’est plus dans le réseau de l’éducation prioritaire. Cécile ne perçoit plus la prime associée de 145 € et sa classe n’est pas dédoublée contrairement à la majorité des classes Grande Section, CP et CE1 du REP. L’enseignante attend de voir si les augmentations de salaire, +10%, promises par le président de la République vont l’affecter. Il espère pouvoir retrouver, en cette année scolaire qui démarre, des conditions normales d’enseignement. L’un a perdu sa motivation, l’autre en a encore envie : Thomas Giraudeau a rencontré deux professeurs à la veille de la rentrée 2022.
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