• Lire aussi : Des centaines de nouveaux policiers à Montréal pour lutter contre la violence armée • À lire aussi : Nicolette formera les renforts policiers attendus à Montréal L’annonce de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault samedi, à la veille du début de la campagne électorale, cache un détail important : il ne s’agit pas seulement d’embaucher 450 personnes, mais d’augmenter le nombre de 450 purement policiers. Archives photographiques, Agence QMI
Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique.
En particulier, les centaines de policiers qui sont maintenant admissibles à la retraite devront être remplacés, sans compter que le salaire de départ très bas et les dangers de travailler à Montréal écartent de nombreux candidats. Au cours des derniers jours, notre Bureau d’enquêtes a recueilli les témoignages de nombreuses sources policières bien informées et examiné des documents qui montrent l’ampleur du défi. « Oubliez ça, Montréal ne pourra jamais embaucher le nombre de policiers que nous espérions », a déclaré un policier de Montréal qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. « Il faudra des politiciens qui ont la colonne », résume l’ancien inspecteur du SPVM André Durocher en entrevue. Voici cinq raisons qui pourraient empêcher l’annonce du ministre. 1 – DES CENTAINES DE PENSIONS DOIVENT ÊTRE PROGRAMMÉES Au moins 1 673 policiers de Montréal pourraient prendre leur retraite entre le 31 décembre 2021 et la fin de 2026. De ce nombre, 558 sont déjà admissibles et à un coup de téléphone de partir. Les autres atteindront leur date d’éligibilité d’ici la fin de 2026.
Si tout ce beau monde part, ce ne sont pas 450, mais 2123 recrutements que la Municipalité devra faire en cinq ans. Le vrai chiffre se situe quelque part entre les deux, résume une source policière qui a demandé à rester anonyme. “Avec les départs à la retraite qui arrivent, il est impossible de résoudre le problème de pénurie de personnel à court et moyen terme”, explique cette source. Il est à noter qu’un policier du SPVM est admissible à la retraite après 25 ans de service. Mais partir quand il y a droit ne lui permet pas de percevoir la pension de vieillesse maximale. 2 – SALAIRE DE DEPART BAS À Montréal, les nouvelles recrues sont embauchées comme constables adjoints permanents, avec un salaire annuel de 36 939 $ pour 24 mois. « C’est très difficile de s’en sortir financièrement avec un salaire mensuel net de 1 921 $. PCU [la prestation d’urgence du gouvernement Trudeau pour les chômeurs pendant la pandémie] c’était 2 000 $ », explique une autre source policière.
En comparaison, d’autres forces de police offrent beaucoup mieux.

À Laval, le salaire annuel d’un assistant débutant est de 40 817 $. Ce salaire passe à 45 474 $ après six mois. Au Québec, on parle de 44 368 $ à l’embauche. À la Sûreté du Québec, nous offrons 48 386 $ au lancement.

Deux jeunes policiers nous ont dit qu’ils regrettaient d’avoir postulé au SPVM car ils estimaient que le risque « d’être congédié avec salaire [qu’ils gagnent] en début de carrière ça n’en vaut pas la peine.” 3 – LA RÉALITÉ DE MONTRÉAL Qui veut travailler comme policier à Montréal? Nos sources mettent en avant ce qu’elles considèrent comme un frein au recrutement :

La nécessité de parler français et anglais. Une diversité culturelle qui rend les interventions plus complexes. Être insulté, filmé, intimidé régulièrement et vivre dans la peur des plaintes éthiques. Le climat de travail tendu dû à la crise des armements.

Le SPVM dit avoir embauché 152 policiers en date de novembre 2021. Or, depuis janvier 2022, il y a eu 152 départs, dont 42 démissions, selon le SPVM. Pour une taxe propre… plus de flics. 4 – COMMENT LES FORMER ? L’École nationale de police du Québec (ENPQ), à Nicolet, est autorisée à former 648 cadets par année, pour l’ensemble des corps policiers. Ce nombre passera à 828 à partir de novembre, selon les récentes annonces du ministère de la Sécurité publique. Mais au-delà de ce schéma théorique, encore faut-il pouvoir accueillir un maximum d’élèves. Sur le site de l’ENPQ, il est indiqué que le temps d’attente actuel entre la fin des études en techniques policières et l’entrée d’une cohorte à l’ENPQ se situe entre 11 et 23 mois. L’ENPQ assure s’efforcer de raccourcir les délais et d’augmenter la capacité de téléchargement. Aussi, le nombre de candidats à l’académie de police diminue d’année en année, passant de 1018 demandes d’admission en 2013-2014 à 785 en 2021-2022. 5- L’ATTRACTIVITÉ DES TERRITOIRES Une de nos sources policières souligne que les aspirants policiers qui entrent à l’ENPQ, le plus souvent, veulent retourner dans leur région pour y travailler : « Le gars qui vient du Québec, qui vient du Saguenay ou d’ailleurs, ne veut pas «Je ne veux pas apprendre à venir à Montréal», dit-il. André Durocher ajoute que « les jeunes policiers veulent une qualité de vie que Montréal ne leur offre pas ». Vous avez des informations à partager sur la police ? Contactez-moi en toute confidentialité à [email protected] ou 514 212-3937 Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.


title: “P Nurie De Main D Uvre Presque Impossible D Ajouter 450 Policiers Au Spvm Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-02” author: “Jim Sherman”


• Lire aussi : Des centaines de nouveaux policiers à Montréal pour lutter contre la violence armée • À lire aussi : Nicolette formera les renforts policiers attendus à Montréal L’annonce de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault samedi, à la veille du début de la campagne électorale, cache un détail important : il ne s’agit pas seulement d’embaucher 450 personnes, mais d’augmenter le nombre de 450 purement policiers. Archives photographiques, Agence QMI
Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique.
En particulier, les centaines de policiers qui sont maintenant admissibles à la retraite devront être remplacés, sans compter que le salaire de départ très bas et les dangers de travailler à Montréal écartent de nombreux candidats. Au cours des derniers jours, notre Bureau d’enquêtes a recueilli les témoignages de nombreuses sources policières bien informées et examiné des documents qui montrent l’ampleur du défi. « Oubliez ça, Montréal ne pourra jamais embaucher le nombre de policiers que nous espérions », a déclaré un policier de Montréal qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. « Il faudra des politiciens qui ont la colonne », résume l’ancien inspecteur du SPVM André Durocher en entrevue. Voici cinq raisons qui pourraient empêcher l’annonce du ministre. 1 – DES CENTAINES DE PENSIONS DOIVENT ÊTRE PROGRAMMÉES Au moins 1 673 policiers de Montréal pourraient prendre leur retraite entre le 31 décembre 2021 et la fin de 2026. De ce nombre, 558 sont déjà admissibles et à un coup de téléphone de partir. Les autres atteindront leur date d’éligibilité d’ici la fin de 2026.
Si tout ce beau monde part, ce ne sont pas 450, mais 2123 recrutements que la Municipalité devra faire en cinq ans. Le vrai chiffre se situe quelque part entre les deux, résume une source policière qui a demandé à rester anonyme. “Avec les départs à la retraite qui arrivent, il est impossible de résoudre le problème de pénurie de personnel à court et moyen terme”, explique cette source. Il est à noter qu’un policier du SPVM est admissible à la retraite après 25 ans de service. Mais partir quand il y a droit ne lui permet pas de percevoir la pension de vieillesse maximale. 2 – SALAIRE DE DEPART BAS À Montréal, les nouvelles recrues sont embauchées comme constables adjoints permanents, avec un salaire annuel de 36 939 $ pour 24 mois. « C’est très difficile de s’en sortir financièrement avec un salaire mensuel net de 1 921 $. PCU [la prestation d’urgence du gouvernement Trudeau pour les chômeurs pendant la pandémie] c’était 2 000 $ », explique une autre source policière.
En comparaison, d’autres forces de police offrent beaucoup mieux.

À Laval, le salaire annuel d’un assistant débutant est de 40 817 $. Ce salaire passe à 45 474 $ après six mois. Au Québec, on parle de 44 368 $ à l’embauche. À la Sûreté du Québec, nous offrons 48 386 $ au lancement.

Deux jeunes policiers nous ont dit qu’ils regrettaient d’avoir postulé au SPVM car ils estimaient que le risque « d’être congédié avec salaire [qu’ils gagnent] en début de carrière ça n’en vaut pas la peine.” 3 – LA RÉALITÉ DE MONTRÉAL Qui veut travailler comme policier à Montréal? Nos sources mettent en avant ce qu’elles considèrent comme un frein au recrutement :

La nécessité de parler français et anglais. Une diversité culturelle qui rend les interventions plus complexes. Être insulté, filmé, intimidé régulièrement et vivre dans la peur des plaintes éthiques. Le climat de travail tendu dû à la crise des armements.

Le SPVM dit avoir embauché 152 policiers en date de novembre 2021. Or, depuis janvier 2022, il y a eu 152 départs, dont 42 démissions, selon le SPVM. Pour une taxe propre… plus de flics. 4 – COMMENT LES FORMER ? L’École nationale de police du Québec (ENPQ), à Nicolet, est autorisée à former 648 cadets par année, pour l’ensemble des corps policiers. Ce nombre passera à 828 à partir de novembre, selon les récentes annonces du ministère de la Sécurité publique. Mais au-delà de ce schéma théorique, encore faut-il pouvoir accueillir un maximum d’élèves. Sur le site de l’ENPQ, il est indiqué que le temps d’attente actuel entre la fin des études en techniques policières et l’entrée d’une cohorte à l’ENPQ se situe entre 11 et 23 mois. L’ENPQ assure s’efforcer de raccourcir les délais et d’augmenter la capacité de téléchargement. Aussi, le nombre de candidats à l’académie de police diminue d’année en année, passant de 1018 demandes d’admission en 2013-2014 à 785 en 2021-2022. 5- L’ATTRACTIVITÉ DES TERRITOIRES Une de nos sources policières souligne que les aspirants policiers qui entrent à l’ENPQ, le plus souvent, veulent retourner dans leur région pour y travailler : « Le gars qui vient du Québec, qui vient du Saguenay ou d’ailleurs, ne veut pas «Je ne veux pas apprendre à venir à Montréal», dit-il. André Durocher ajoute que « les jeunes policiers veulent une qualité de vie que Montréal ne leur offre pas ». Vous avez des informations à partager sur la police ? Contactez-moi en toute confidentialité à [email protected] ou 514 212-3937 Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.


title: “P Nurie De Main D Uvre Presque Impossible D Ajouter 450 Policiers Au Spvm Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-19” author: “Keneth Hudson”


• Lire aussi : Des centaines de nouveaux policiers à Montréal pour lutter contre la violence armée • À lire aussi : Nicolette formera les renforts policiers attendus à Montréal L’annonce de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault samedi, à la veille du début de la campagne électorale, cache un détail important : il ne s’agit pas seulement d’embaucher 450 personnes, mais d’augmenter le nombre de 450 purement policiers. Archives photographiques, Agence QMI
Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique.
En particulier, les centaines de policiers qui sont maintenant admissibles à la retraite devront être remplacés, sans compter que le salaire de départ très bas et les dangers de travailler à Montréal écartent de nombreux candidats. Au cours des derniers jours, notre Bureau d’enquêtes a recueilli les témoignages de nombreuses sources policières bien informées et examiné des documents qui montrent l’ampleur du défi. « Oubliez ça, Montréal ne pourra jamais embaucher le nombre de policiers que nous espérions », a déclaré un policier de Montréal qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. « Il faudra des politiciens qui ont la colonne », résume l’ancien inspecteur du SPVM André Durocher en entrevue. Voici cinq raisons qui pourraient empêcher l’annonce du ministre. 1 – DES CENTAINES DE PENSIONS DOIVENT ÊTRE PROGRAMMÉES Au moins 1 673 policiers de Montréal pourraient prendre leur retraite entre le 31 décembre 2021 et la fin de 2026. De ce nombre, 558 sont déjà admissibles et à un coup de téléphone de partir. Les autres atteindront leur date d’éligibilité d’ici la fin de 2026.
Si tout ce beau monde part, ce ne sont pas 450, mais 2123 recrutements que la Municipalité devra faire en cinq ans. Le vrai chiffre se situe quelque part entre les deux, résume une source policière qui a demandé à rester anonyme. “Avec les départs à la retraite qui arrivent, il est impossible de résoudre le problème de pénurie de personnel à court et moyen terme”, explique cette source. Il est à noter qu’un policier du SPVM est admissible à la retraite après 25 ans de service. Mais partir quand il y a droit ne lui permet pas de percevoir la pension de vieillesse maximale. 2 – SALAIRE DE DEPART BAS À Montréal, les nouvelles recrues sont embauchées comme constables adjoints permanents, avec un salaire annuel de 36 939 $ pour 24 mois. « C’est très difficile de s’en sortir financièrement avec un salaire mensuel net de 1 921 $. PCU [la prestation d’urgence du gouvernement Trudeau pour les chômeurs pendant la pandémie] c’était 2 000 $ », explique une autre source policière.
En comparaison, d’autres forces de police offrent beaucoup mieux.

À Laval, le salaire annuel d’un assistant débutant est de 40 817 $. Ce salaire passe à 45 474 $ après six mois. Au Québec, on parle de 44 368 $ à l’embauche. À la Sûreté du Québec, nous offrons 48 386 $ au lancement.

Deux jeunes policiers nous ont dit qu’ils regrettaient d’avoir postulé au SPVM car ils estimaient que le risque « d’être congédié avec salaire [qu’ils gagnent] en début de carrière ça n’en vaut pas la peine.” 3 – LA RÉALITÉ DE MONTRÉAL Qui veut travailler comme policier à Montréal? Nos sources mettent en avant ce qu’elles considèrent comme un frein au recrutement :

La nécessité de parler français et anglais. Une diversité culturelle qui rend les interventions plus complexes. Être insulté, filmé, intimidé régulièrement et vivre dans la peur des plaintes éthiques. Le climat de travail tendu dû à la crise des armements.

Le SPVM dit avoir embauché 152 policiers en date de novembre 2021. Or, depuis janvier 2022, il y a eu 152 départs, dont 42 démissions, selon le SPVM. Pour une taxe propre… plus de flics. 4 – COMMENT LES FORMER ? L’École nationale de police du Québec (ENPQ), à Nicolet, est autorisée à former 648 cadets par année, pour l’ensemble des corps policiers. Ce nombre passera à 828 à partir de novembre, selon les récentes annonces du ministère de la Sécurité publique. Mais au-delà de ce schéma théorique, encore faut-il pouvoir accueillir un maximum d’élèves. Sur le site de l’ENPQ, il est indiqué que le temps d’attente actuel entre la fin des études en techniques policières et l’entrée d’une cohorte à l’ENPQ se situe entre 11 et 23 mois. L’ENPQ assure s’efforcer de raccourcir les délais et d’augmenter la capacité de téléchargement. Aussi, le nombre de candidats à l’académie de police diminue d’année en année, passant de 1018 demandes d’admission en 2013-2014 à 785 en 2021-2022. 5- L’ATTRACTIVITÉ DES TERRITOIRES Une de nos sources policières souligne que les aspirants policiers qui entrent à l’ENPQ, le plus souvent, veulent retourner dans leur région pour y travailler : « Le gars qui vient du Québec, qui vient du Saguenay ou d’ailleurs, ne veut pas «Je ne veux pas apprendre à venir à Montréal», dit-il. André Durocher ajoute que « les jeunes policiers veulent une qualité de vie que Montréal ne leur offre pas ». Vous avez des informations à partager sur la police ? Contactez-moi en toute confidentialité à [email protected] ou 514 212-3937 Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.


title: “P Nurie De Main D Uvre Presque Impossible D Ajouter 450 Policiers Au Spvm Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-02” author: “Kristen Earl”


• Lire aussi : Des centaines de nouveaux policiers à Montréal pour lutter contre la violence armée • À lire aussi : Nicolette formera les renforts policiers attendus à Montréal L’annonce de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault samedi, à la veille du début de la campagne électorale, cache un détail important : il ne s’agit pas seulement d’embaucher 450 personnes, mais d’augmenter le nombre de 450 purement policiers. Archives photographiques, Agence QMI
Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique.
En particulier, les centaines de policiers qui sont maintenant admissibles à la retraite devront être remplacés, sans compter que le salaire de départ très bas et les dangers de travailler à Montréal écartent de nombreux candidats. Au cours des derniers jours, notre Bureau d’enquêtes a recueilli les témoignages de nombreuses sources policières bien informées et examiné des documents qui montrent l’ampleur du défi. « Oubliez ça, Montréal ne pourra jamais embaucher le nombre de policiers que nous espérions », a déclaré un policier de Montréal qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. « Il faudra des politiciens qui ont la colonne », résume l’ancien inspecteur du SPVM André Durocher en entrevue. Voici cinq raisons qui pourraient empêcher l’annonce du ministre. 1 – DES CENTAINES DE PENSIONS DOIVENT ÊTRE PROGRAMMÉES Au moins 1 673 policiers de Montréal pourraient prendre leur retraite entre le 31 décembre 2021 et la fin de 2026. De ce nombre, 558 sont déjà admissibles et à un coup de téléphone de partir. Les autres atteindront leur date d’éligibilité d’ici la fin de 2026.
Si tout ce beau monde part, ce ne sont pas 450, mais 2123 recrutements que la Municipalité devra faire en cinq ans. Le vrai chiffre se situe quelque part entre les deux, résume une source policière qui a demandé à rester anonyme. “Avec les départs à la retraite qui arrivent, il est impossible de résoudre le problème de pénurie de personnel à court et moyen terme”, explique cette source. Il est à noter qu’un policier du SPVM est admissible à la retraite après 25 ans de service. Mais partir quand il y a droit ne lui permet pas de percevoir la pension de vieillesse maximale. 2 – SALAIRE DE DEPART BAS À Montréal, les nouvelles recrues sont embauchées comme constables adjoints permanents, avec un salaire annuel de 36 939 $ pour 24 mois. « C’est très difficile de s’en sortir financièrement avec un salaire mensuel net de 1 921 $. PCU [la prestation d’urgence du gouvernement Trudeau pour les chômeurs pendant la pandémie] c’était 2 000 $ », explique une autre source policière.
En comparaison, d’autres forces de police offrent beaucoup mieux.

À Laval, le salaire annuel d’un assistant débutant est de 40 817 $. Ce salaire passe à 45 474 $ après six mois. Au Québec, on parle de 44 368 $ à l’embauche. À la Sûreté du Québec, nous offrons 48 386 $ au lancement.

Deux jeunes policiers nous ont dit qu’ils regrettaient d’avoir postulé au SPVM car ils estimaient que le risque « d’être congédié avec salaire [qu’ils gagnent] en début de carrière ça n’en vaut pas la peine.” 3 – LA RÉALITÉ DE MONTRÉAL Qui veut travailler comme policier à Montréal? Nos sources mettent en avant ce qu’elles considèrent comme un frein au recrutement :

La nécessité de parler français et anglais. Une diversité culturelle qui rend les interventions plus complexes. Être insulté, filmé, intimidé régulièrement et vivre dans la peur des plaintes éthiques. Le climat de travail tendu dû à la crise des armements.

Le SPVM dit avoir embauché 152 policiers en date de novembre 2021. Or, depuis janvier 2022, il y a eu 152 départs, dont 42 démissions, selon le SPVM. Pour une taxe propre… plus de flics. 4 – COMMENT LES FORMER ? L’École nationale de police du Québec (ENPQ), à Nicolet, est autorisée à former 648 cadets par année, pour l’ensemble des corps policiers. Ce nombre passera à 828 à partir de novembre, selon les récentes annonces du ministère de la Sécurité publique. Mais au-delà de ce schéma théorique, encore faut-il pouvoir accueillir un maximum d’élèves. Sur le site de l’ENPQ, il est indiqué que le temps d’attente actuel entre la fin des études en techniques policières et l’entrée d’une cohorte à l’ENPQ se situe entre 11 et 23 mois. L’ENPQ assure s’efforcer de raccourcir les délais et d’augmenter la capacité de téléchargement. Aussi, le nombre de candidats à l’académie de police diminue d’année en année, passant de 1018 demandes d’admission en 2013-2014 à 785 en 2021-2022. 5- L’ATTRACTIVITÉ DES TERRITOIRES Une de nos sources policières souligne que les aspirants policiers qui entrent à l’ENPQ, le plus souvent, veulent retourner dans leur région pour y travailler : « Le gars qui vient du Québec, qui vient du Saguenay ou d’ailleurs, ne veut pas «Je ne veux pas apprendre à venir à Montréal», dit-il. André Durocher ajoute que « les jeunes policiers veulent une qualité de vie que Montréal ne leur offre pas ». Vous avez des informations à partager sur la police ? Contactez-moi en toute confidentialité à [email protected] ou 514 212-3937 Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.