• À lire aussi : Solidarité expulsée de Québec pour avoir dénoncé les réveils
• A lire aussi : Candidat expulsé de QS : ‘Si on pense différemment, on n’est pas les bienvenus’
M. Fiévez a brièvement été candidat QS à L’Assomption, au moins pendant quelques heures en ligne puisqu’il était sur le site Web du parti avant de se retirer et a ensuite été expulsé de l’éducation politique pour des remarques sur l’identité de genre. Il a également commenté favorablement sur les réseaux un article de Richard Martineau sur « Le réveil du racisme anti-raciste ».
Photo Facebook, Raphaël Fiévez
M. Fiévez, un travailleur social de Montréal, a critiqué à plusieurs reprises l’idéologie du “réveil”. C’est lui qui a contacté M. Plamondon pour s’impliquer après que QS lui ait montré la sortie.
Le chef péquiste a accepté au nom de la liberté d’expression. « Évidemment, la lecture d’une chronique de Richard Martineau ou de Mathieu Bock-Côté comporte des risques », a ironisé M. Plamondon. Il y a des idées, on peut trouver des discussions d’idées et même dans les annales de Richard Martineau, on peut trouver des blagues, qui sait.
“Mais finalement ce que nous voulons dire en tant que parti politique, c’est que le fait de partager une chronique […] Dire ‘article intéressant’ pour nous au Parti québécois, c’est un comportement démocratique », a poursuivi le chef accompagné de M. Fiévez dans le stationnement d’un restaurant de la circonscription Camille-Laurin à Montréal.
M. Fiévez ne s’est pas contenté de partager la chronique, il l’a également commentée. “Le problème n’est pas seulement le partage, mais le texte d’accompagnement”, l’a grondé le responsable de QS dans un échange de courriels avec le candidat potentiel, dont une copie a été obtenue par le Journal.
-Écoutez Raphaël Fievez, ancien candidat de Québec Solidaire en entrevue avec Mario Dumont sur QUB radio :
Le tweet de la chronique de Richard Martineau intitulée “Le racisme des wokes antiracistes”, publié en avril 2021, portait sur un livre de Mathieu Bock-Côté.
M. Fiévez a ensuite commenté l’article dans les termes suivants : « Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Une pseudo-vertu qui a une révélation divine. Comment combattre le racisme des antiracistes »
Quelques mois plus tôt, au sujet du ministre de l’Environnement Benoît Charette, qui venait d’être chargé de lutter contre le racisme, M. Fieves avait commenté : « Quelque chose me dit que le ‘woke’ va critiquer cette nomination. D’ailleurs ce futur ministre est un blanc… privilégié… proche de la cinquantaine… tous les défauts d’un soldat aujourd’hui… Curieux de savoir si j’ai raison ou pas »
Par ailleurs, il s’est aussi exprimé sur l’identité de genre : “Ça réveille les militants [voudraient] bannissez les mots comme “femme”, “homme”, “fille”, “garçon”. ” [Mais] nous ne naissons pas asexués. […] Nous naissons comme tous les animaux, mâles ou femelles. Nous avons le choix, nous avons atteint l’âge de raison, d’accepter ou non ce genre donné”, a-t-il conclu.
Interrogé de nouveau cet après-midi à Saint-Jérôme, M. St-Pierre Plamondon a précisé qu’il n’approuvait pas les propos du bénévole. “Et tu n’es pas obligé de le faire,” répondit-il. Ce que je partage, c’est l’espace du partage, du questionnement, de l’enregistrement. »
M. Fiévez estime qu’on lui a refusé la liberté d’expression et que ce n’est pas normal dans une démocratie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait peur des réveils, il a dit avoir particulièrement peur d’un mouvement qui existait pour empêcher les gens de donner des cours dans les universités ou “retirer certains mots”.
Arrivé de Belgique en 2011, M. Fiévez s’est aussi dit au passage préoccupé par le déclin de la langue française, ce qui l’a convaincu, autrefois militant du QS, de rejoindre le PQ.
“Pour nous, la liberté d’expression est une valeur”, a insisté M. Plamondon. Il est important de maintenir un dialogue démocratique dans le respect de tous les points de vue différents. Parfois on se fâche avec un chroniqueur et parfois on est d’accord. Est normal. »
Il a cité Jacques Parizeau disant que « la dernière entrée laisse la porte ouverte ». « Je fais la même chose avec Raphaël. »
QS contre-attaque
Lors d’une conférence de presse impromptue à Rivière-du-Loup, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré que les commentaires de M. Fiévez sur les chroniques de Richard Martineau et Mathieu Bock-Côté ne sont pas la raison de son expulsion du parti.
“Les gens peuvent lire ce qu’ils veulent et commenter comme ils veulent”, a assuré le porte-parole de Québec solidaire.
«On a un processus où on vérifie si les candidats-candidats adhèrent aux valeurs de Québec solidaire en général. Dans le cas de M. Fiévez, ce processus n’était pas définitif. Pire encore, s’il adhère au Parti québécois, c’est donc la preuve que c’est le parti qui le rassemble le plus et je lui souhaite du bon militantisme », a-t-il ajouté.
M. Nadeau-Dubois a reconnu que ses positions sur l’identité de genre pesaient sur M. Fiévez. « Il y avait beaucoup de problèmes, dont celui-ci. Mais il y en avait plusieurs autres”, raconte-t-il.
La militante solidaire n’a pas voulu préciser si la remise en cause de l’identité de genre pouvait être, en soi, un motif d’expulsion.
Interrogé peu après, le secrétaire général du parti, chargé en vertu de la loi électorale d’approuver ou de rejeter les candidatures, a précisé que toutes les raisons qui ont conduit à l’expulsion de M. Fiévez n’ont pas été exposées aux médias.
“Les preuves qui sortent publiquement ne sont pas nécessairement les seules preuves. Je vais m’y tenir », a déclaré Nicolas Chatel-Launay.
Même si le nom de M. Fiévez avait été ajouté sur son site Internet, QS soutient qu’il n’a jamais reçu la lettre officielle de confirmation de sa candidature. L’ajout sur leur site était une “erreur humaine”, son nom se serait retrouvé sur la mauvaise liste.
Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ?
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title: “Un Ancien Candidat Du Qs Destitu Pour Des Propos Sur Des Alarmistes Recrut S Au Pq Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-10” author: “Denise King”
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M. Fiévez a brièvement été candidat QS à L’Assomption, au moins pendant quelques heures en ligne puisqu’il était sur le site Web du parti avant de se retirer et a ensuite été expulsé de l’éducation politique pour des remarques sur l’identité de genre. Il a également commenté favorablement sur les réseaux un article de Richard Martineau sur « Le réveil du racisme anti-raciste ».
Photo Facebook, Raphaël Fiévez
M. Fiévez, un travailleur social de Montréal, a critiqué à plusieurs reprises l’idéologie du “réveil”. C’est lui qui a contacté M. Plamondon pour s’impliquer après que QS lui ait montré la sortie.
Le chef péquiste a accepté au nom de la liberté d’expression. « Évidemment, la lecture d’une chronique de Richard Martineau ou de Mathieu Bock-Côté comporte des risques », a ironisé M. Plamondon. Il y a des idées, on peut trouver des discussions d’idées et même dans les annales de Richard Martineau, on peut trouver des blagues, qui sait.
“Mais finalement ce que nous voulons dire en tant que parti politique, c’est que le fait de partager une chronique […] Dire ‘article intéressant’ pour nous au Parti québécois, c’est un comportement démocratique », a poursuivi le chef accompagné de M. Fiévez dans le stationnement d’un restaurant de la circonscription Camille-Laurin à Montréal.
M. Fiévez ne s’est pas contenté de partager la chronique, il l’a également commentée. “Le problème n’est pas seulement le partage, mais le texte d’accompagnement”, l’a grondé le responsable de QS dans un échange de courriels avec le candidat potentiel, dont une copie a été obtenue par le Journal.
-Écoutez Raphaël Fievez, ancien candidat de Québec Solidaire en entrevue avec Mario Dumont sur QUB radio :
Le tweet de la chronique de Richard Martineau intitulée “Le racisme des wokes antiracistes”, publié en avril 2021, portait sur un livre de Mathieu Bock-Côté.
M. Fiévez a ensuite commenté l’article dans les termes suivants : « Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Une pseudo-vertu qui a une révélation divine. Comment combattre le racisme des antiracistes »
Quelques mois plus tôt, au sujet du ministre de l’Environnement Benoît Charette, qui venait d’être chargé de lutter contre le racisme, M. Fieves avait commenté : « Quelque chose me dit que le ‘woke’ va critiquer cette nomination. D’ailleurs ce futur ministre est un blanc… privilégié… proche de la cinquantaine… tous les défauts d’un soldat aujourd’hui… Curieux de savoir si j’ai raison ou pas »
Par ailleurs, il s’est aussi exprimé sur l’identité de genre : “Ça réveille les militants [voudraient] bannissez les mots comme “femme”, “homme”, “fille”, “garçon”. ” [Mais] nous ne naissons pas asexués. […] Nous naissons comme tous les animaux, mâles ou femelles. Nous avons le choix, nous avons atteint l’âge de raison, d’accepter ou non ce genre donné”, a-t-il conclu.
Interrogé de nouveau cet après-midi à Saint-Jérôme, M. St-Pierre Plamondon a précisé qu’il n’approuvait pas les propos du bénévole. “Et tu n’es pas obligé de le faire,” répondit-il. Ce que je partage, c’est l’espace du partage, du questionnement, de l’enregistrement. »
M. Fiévez estime qu’on lui a refusé la liberté d’expression et que ce n’est pas normal dans une démocratie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait peur des réveils, il a dit avoir particulièrement peur d’un mouvement qui existait pour empêcher les gens de donner des cours dans les universités ou “retirer certains mots”.
Arrivé de Belgique en 2011, M. Fiévez s’est aussi dit au passage préoccupé par le déclin de la langue française, ce qui l’a convaincu, autrefois militant du QS, de rejoindre le PQ.
“Pour nous, la liberté d’expression est une valeur”, a insisté M. Plamondon. Il est important de maintenir un dialogue démocratique dans le respect de tous les points de vue différents. Parfois on se fâche avec un chroniqueur et parfois on est d’accord. Est normal. »
Il a cité Jacques Parizeau disant que « la dernière entrée laisse la porte ouverte ». « Je fais la même chose avec Raphaël. »
QS contre-attaque
Lors d’une conférence de presse impromptue à Rivière-du-Loup, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré que les commentaires de M. Fiévez sur les chroniques de Richard Martineau et Mathieu Bock-Côté ne sont pas la raison de son expulsion du parti.
“Les gens peuvent lire ce qu’ils veulent et commenter comme ils veulent”, a assuré le porte-parole de Québec solidaire.
«On a un processus où on vérifie si les candidats-candidats adhèrent aux valeurs de Québec solidaire en général. Dans le cas de M. Fiévez, ce processus n’était pas définitif. Pire encore, s’il adhère au Parti québécois, c’est donc la preuve que c’est le parti qui le rassemble le plus et je lui souhaite du bon militantisme », a-t-il ajouté.
M. Nadeau-Dubois a reconnu que ses positions sur l’identité de genre pesaient sur M. Fiévez. « Il y avait beaucoup de problèmes, dont celui-ci. Mais il y en avait plusieurs autres”, raconte-t-il.
La militante solidaire n’a pas voulu préciser si la remise en cause de l’identité de genre pouvait être, en soi, un motif d’expulsion.
Interrogé peu après, le secrétaire général du parti, chargé en vertu de la loi électorale d’approuver ou de rejeter les candidatures, a précisé que toutes les raisons qui ont conduit à l’expulsion de M. Fiévez n’ont pas été exposées aux médias.
“Les preuves qui sortent publiquement ne sont pas nécessairement les seules preuves. Je vais m’y tenir », a déclaré Nicolas Chatel-Launay.
Même si le nom de M. Fiévez avait été ajouté sur son site Internet, QS soutient qu’il n’a jamais reçu la lettre officielle de confirmation de sa candidature. L’ajout sur leur site était une “erreur humaine”, son nom se serait retrouvé sur la mauvaise liste.
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title: “Un Ancien Candidat Du Qs Destitu Pour Des Propos Sur Des Alarmistes Recrut S Au Pq Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-04” author: “Vernon Campbell”
• À lire aussi : Solidarité expulsée de Québec pour avoir dénoncé les réveils
• A lire aussi : Candidat expulsé de QS : ‘Si on pense différemment, on n’est pas les bienvenus’
M. Fiévez a brièvement été candidat QS à L’Assomption, au moins pendant quelques heures en ligne puisqu’il était sur le site Web du parti avant de se retirer et a ensuite été expulsé de l’éducation politique pour des remarques sur l’identité de genre. Il a également commenté favorablement sur les réseaux un article de Richard Martineau sur « Le réveil du racisme anti-raciste ».
Photo Facebook, Raphaël Fiévez
M. Fiévez, un travailleur social de Montréal, a critiqué à plusieurs reprises l’idéologie du “réveil”. C’est lui qui a contacté M. Plamondon pour s’impliquer après que QS lui ait montré la sortie.
Le chef péquiste a accepté au nom de la liberté d’expression. « Évidemment, la lecture d’une chronique de Richard Martineau ou de Mathieu Bock-Côté comporte des risques », a ironisé M. Plamondon. Il y a des idées, on peut trouver des discussions d’idées et même dans les annales de Richard Martineau, on peut trouver des blagues, qui sait.
“Mais finalement ce que nous voulons dire en tant que parti politique, c’est que le fait de partager une chronique […] Dire ‘article intéressant’ pour nous au Parti québécois, c’est un comportement démocratique », a poursuivi le chef accompagné de M. Fiévez dans le stationnement d’un restaurant de la circonscription Camille-Laurin à Montréal.
M. Fiévez ne s’est pas contenté de partager la chronique, il l’a également commentée. “Le problème n’est pas seulement le partage, mais le texte d’accompagnement”, l’a grondé le responsable de QS dans un échange de courriels avec le candidat potentiel, dont une copie a été obtenue par le Journal.
-Écoutez Raphaël Fievez, ancien candidat de Québec Solidaire en entrevue avec Mario Dumont sur QUB radio :
Le tweet de la chronique de Richard Martineau intitulée “Le racisme des wokes antiracistes”, publié en avril 2021, portait sur un livre de Mathieu Bock-Côté.
M. Fiévez a ensuite commenté l’article dans les termes suivants : « Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Une pseudo-vertu qui a une révélation divine. Comment combattre le racisme des antiracistes »
Quelques mois plus tôt, au sujet du ministre de l’Environnement Benoît Charette, qui venait d’être chargé de lutter contre le racisme, M. Fieves avait commenté : « Quelque chose me dit que le ‘woke’ va critiquer cette nomination. D’ailleurs ce futur ministre est un blanc… privilégié… proche de la cinquantaine… tous les défauts d’un soldat aujourd’hui… Curieux de savoir si j’ai raison ou pas »
Par ailleurs, il s’est aussi exprimé sur l’identité de genre : “Ça réveille les militants [voudraient] bannissez les mots comme “femme”, “homme”, “fille”, “garçon”. ” [Mais] nous ne naissons pas asexués. […] Nous naissons comme tous les animaux, mâles ou femelles. Nous avons le choix, nous avons atteint l’âge de raison, d’accepter ou non ce genre donné”, a-t-il conclu.
Interrogé de nouveau cet après-midi à Saint-Jérôme, M. St-Pierre Plamondon a précisé qu’il n’approuvait pas les propos du bénévole. “Et tu n’es pas obligé de le faire,” répondit-il. Ce que je partage, c’est l’espace du partage, du questionnement, de l’enregistrement. »
M. Fiévez estime qu’on lui a refusé la liberté d’expression et que ce n’est pas normal dans une démocratie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait peur des réveils, il a dit avoir particulièrement peur d’un mouvement qui existait pour empêcher les gens de donner des cours dans les universités ou “retirer certains mots”.
Arrivé de Belgique en 2011, M. Fiévez s’est aussi dit au passage préoccupé par le déclin de la langue française, ce qui l’a convaincu, autrefois militant du QS, de rejoindre le PQ.
“Pour nous, la liberté d’expression est une valeur”, a insisté M. Plamondon. Il est important de maintenir un dialogue démocratique dans le respect de tous les points de vue différents. Parfois on se fâche avec un chroniqueur et parfois on est d’accord. Est normal. »
Il a cité Jacques Parizeau disant que « la dernière entrée laisse la porte ouverte ». « Je fais la même chose avec Raphaël. »
QS contre-attaque
Lors d’une conférence de presse impromptue à Rivière-du-Loup, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré que les commentaires de M. Fiévez sur les chroniques de Richard Martineau et Mathieu Bock-Côté ne sont pas la raison de son expulsion du parti.
“Les gens peuvent lire ce qu’ils veulent et commenter comme ils veulent”, a assuré le porte-parole de Québec solidaire.
«On a un processus où on vérifie si les candidats-candidats adhèrent aux valeurs de Québec solidaire en général. Dans le cas de M. Fiévez, ce processus n’était pas définitif. Pire encore, s’il adhère au Parti québécois, c’est donc la preuve que c’est le parti qui le rassemble le plus et je lui souhaite du bon militantisme », a-t-il ajouté.
M. Nadeau-Dubois a reconnu que ses positions sur l’identité de genre pesaient sur M. Fiévez. « Il y avait beaucoup de problèmes, dont celui-ci. Mais il y en avait plusieurs autres”, raconte-t-il.
La militante solidaire n’a pas voulu préciser si la remise en cause de l’identité de genre pouvait être, en soi, un motif d’expulsion.
Interrogé peu après, le secrétaire général du parti, chargé en vertu de la loi électorale d’approuver ou de rejeter les candidatures, a précisé que toutes les raisons qui ont conduit à l’expulsion de M. Fiévez n’ont pas été exposées aux médias.
“Les preuves qui sortent publiquement ne sont pas nécessairement les seules preuves. Je vais m’y tenir », a déclaré Nicolas Chatel-Launay.
Même si le nom de M. Fiévez avait été ajouté sur son site Internet, QS soutient qu’il n’a jamais reçu la lettre officielle de confirmation de sa candidature. L’ajout sur leur site était une “erreur humaine”, son nom se serait retrouvé sur la mauvaise liste.
Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ?
Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
title: “Un Ancien Candidat Du Qs Destitu Pour Des Propos Sur Des Alarmistes Recrut S Au Pq Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-21” author: “Kathryn Robinson”
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M. Fiévez a brièvement été candidat QS à L’Assomption, au moins pendant quelques heures en ligne puisqu’il était sur le site Web du parti avant de se retirer et a ensuite été expulsé de l’éducation politique pour des remarques sur l’identité de genre. Il a également commenté favorablement sur les réseaux un article de Richard Martineau sur « Le réveil du racisme anti-raciste ».
Photo Facebook, Raphaël Fiévez
M. Fiévez, un travailleur social de Montréal, a critiqué à plusieurs reprises l’idéologie du “réveil”. C’est lui qui a contacté M. Plamondon pour s’impliquer après que QS lui ait montré la sortie.
Le chef péquiste a accepté au nom de la liberté d’expression. « Évidemment, la lecture d’une chronique de Richard Martineau ou de Mathieu Bock-Côté comporte des risques », a ironisé M. Plamondon. Il y a des idées, on peut trouver des discussions d’idées et même dans les annales de Richard Martineau, on peut trouver des blagues, qui sait.
“Mais finalement ce que nous voulons dire en tant que parti politique, c’est que le fait de partager une chronique […] Dire ‘article intéressant’ pour nous au Parti québécois, c’est un comportement démocratique », a poursuivi le chef accompagné de M. Fiévez dans le stationnement d’un restaurant de la circonscription Camille-Laurin à Montréal.
M. Fiévez ne s’est pas contenté de partager la chronique, il l’a également commentée. “Le problème n’est pas seulement le partage, mais le texte d’accompagnement”, l’a grondé le responsable de QS dans un échange de courriels avec le candidat potentiel, dont une copie a été obtenue par le Journal.
-Écoutez Raphaël Fievez, ancien candidat de Québec Solidaire en entrevue avec Mario Dumont sur QUB radio :
Le tweet de la chronique de Richard Martineau intitulée “Le racisme des wokes antiracistes”, publié en avril 2021, portait sur un livre de Mathieu Bock-Côté.
M. Fiévez a ensuite commenté l’article dans les termes suivants : « Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Une pseudo-vertu qui a une révélation divine. Comment combattre le racisme des antiracistes »
Quelques mois plus tôt, au sujet du ministre de l’Environnement Benoît Charette, qui venait d’être chargé de lutter contre le racisme, M. Fieves avait commenté : « Quelque chose me dit que le ‘woke’ va critiquer cette nomination. D’ailleurs ce futur ministre est un blanc… privilégié… proche de la cinquantaine… tous les défauts d’un soldat aujourd’hui… Curieux de savoir si j’ai raison ou pas »
Par ailleurs, il s’est aussi exprimé sur l’identité de genre : “Ça réveille les militants [voudraient] bannissez les mots comme “femme”, “homme”, “fille”, “garçon”. ” [Mais] nous ne naissons pas asexués. […] Nous naissons comme tous les animaux, mâles ou femelles. Nous avons le choix, nous avons atteint l’âge de raison, d’accepter ou non ce genre donné”, a-t-il conclu.
Interrogé de nouveau cet après-midi à Saint-Jérôme, M. St-Pierre Plamondon a précisé qu’il n’approuvait pas les propos du bénévole. “Et tu n’es pas obligé de le faire,” répondit-il. Ce que je partage, c’est l’espace du partage, du questionnement, de l’enregistrement. »
M. Fiévez estime qu’on lui a refusé la liberté d’expression et que ce n’est pas normal dans une démocratie. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait peur des réveils, il a dit avoir particulièrement peur d’un mouvement qui existait pour empêcher les gens de donner des cours dans les universités ou “retirer certains mots”.
Arrivé de Belgique en 2011, M. Fiévez s’est aussi dit au passage préoccupé par le déclin de la langue française, ce qui l’a convaincu, autrefois militant du QS, de rejoindre le PQ.
“Pour nous, la liberté d’expression est une valeur”, a insisté M. Plamondon. Il est important de maintenir un dialogue démocratique dans le respect de tous les points de vue différents. Parfois on se fâche avec un chroniqueur et parfois on est d’accord. Est normal. »
Il a cité Jacques Parizeau disant que « la dernière entrée laisse la porte ouverte ». « Je fais la même chose avec Raphaël. »
QS contre-attaque
Lors d’une conférence de presse impromptue à Rivière-du-Loup, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré que les commentaires de M. Fiévez sur les chroniques de Richard Martineau et Mathieu Bock-Côté ne sont pas la raison de son expulsion du parti.
“Les gens peuvent lire ce qu’ils veulent et commenter comme ils veulent”, a assuré le porte-parole de Québec solidaire.
«On a un processus où on vérifie si les candidats-candidats adhèrent aux valeurs de Québec solidaire en général. Dans le cas de M. Fiévez, ce processus n’était pas définitif. Pire encore, s’il adhère au Parti québécois, c’est donc la preuve que c’est le parti qui le rassemble le plus et je lui souhaite du bon militantisme », a-t-il ajouté.
M. Nadeau-Dubois a reconnu que ses positions sur l’identité de genre pesaient sur M. Fiévez. « Il y avait beaucoup de problèmes, dont celui-ci. Mais il y en avait plusieurs autres”, raconte-t-il.
La militante solidaire n’a pas voulu préciser si la remise en cause de l’identité de genre pouvait être, en soi, un motif d’expulsion.
Interrogé peu après, le secrétaire général du parti, chargé en vertu de la loi électorale d’approuver ou de rejeter les candidatures, a précisé que toutes les raisons qui ont conduit à l’expulsion de M. Fiévez n’ont pas été exposées aux médias.
“Les preuves qui sortent publiquement ne sont pas nécessairement les seules preuves. Je vais m’y tenir », a déclaré Nicolas Chatel-Launay.
Même si le nom de M. Fiévez avait été ajouté sur son site Internet, QS soutient qu’il n’a jamais reçu la lettre officielle de confirmation de sa candidature. L’ajout sur leur site était une “erreur humaine”, son nom se serait retrouvé sur la mauvaise liste.
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