En Terminale, 52 % des filles (contre 31 % des garçons) ont choisi d’arrêter la majeure en mathématiques. Mais l’origine de ce déséquilibre est en réalité bien antérieure. L’écart de notes se creuse à partir de la 5ème et, pire encore, des différences de niveau dès le CP entre filles et garçons commencent à se faire sentir. “Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les compétences qu’ils font ce choix”, fulmine d’emblée Diane Dupont, directrice du conseil diversité chez Diversidées. Parce que les filles sont tout à fait capables de réussir dans les matières scientifiques, quand elles les choisissent. En 2020, 98,5 % des filles de la filière S ont obtenu le bac contre 97,3 % des garçons, selon l’Insee.
Science pour les garçons, dessin et nettoyage pour les filles
“Les mathématiques, c’est une grande préoccupation”, reconnaît Laetitia Veiras, conseillère du doyen à l’égalité femmes-hommes de l’académie de Rennes. Le problème de maths a déjà été abordé lors des réunions de rentrée 2022, précise-t-il. Très jeunes, les filles apprennent que les maths ne sont pas pour elles. Diane Dupont et Laetitia Veiras font référence à la figure de Rey pour illustrer ce phénomène. Cet exercice consiste à reproduire une forme géométrique complexe de la tête. Lorsque l’exercice est présenté aux écoliers comme géométrique, les garçons s’en sortent mieux, mais lorsqu’il est présenté sous forme de dessin, les filles se démarquent. Cependant, la forme géométrique est identique dans les deux cas. Que ce soit sur les pages de leurs problèmes à résoudre, dans leurs dessins animés, ou dans leurs cours, les élèves sont constamment confrontés aux stéréotypes de genre. « Dans les catalogues de jouets, 77 % des jeux liés aux sciences sont représentés par des garçons », rappelle Diane Dupont, en s’appuyant sur une étude de la sociologue Mona Zegaï de 2013. Et « dans les manuels de CP, les métiers scientifiques sont représentés à 97 % par des garçons, alors que les tâches ménagères ou la cuisine sont illustrées par 70 % des filles », ajoute-t-elle.
Confiance et normes
“On fait croire aux filles qu’elles ne sont pas douées en maths”, déplore la spécialiste de la diversité. A compétences mathématiques égales, les filles et les femmes ont tendance à se sentir moins légitimes que les hommes. “La confiance et l’estime de soi des élèves jouent un rôle important dans certaines des différences constatées entre les filles et les garçons en mathématiques. Perceptions personnelles de la capacité [influent sur] une vraie réussite » ou « de nombreuses études ont montré qu’en général ce sont les garçons ou les hommes qui ont le plus confiance en les mathématiques », explique l’étude britannique de 2008 « Comparaison des performances et des attitudes en mathématiques chez les surdoués ». “Les modèles scientifiques, qu’ils soient historiques ou actuels, sont très masculins”, déplore la spécialiste de l’égalité femmes-hommes pour qui “il faut montrer plus de femmes scientifiques et de réussites féminines pour donner des modèles aux jeunes filles”. Parce que la représentation des genres s’insinue dès le plus jeune âge.
Dessine-moi un compositeur
Laetitia Veiras travaille précisément à imprégner les bancs d’école de modèles de grandes femmes. “Récemment, nous avons fait une formation avec des responsables d’institutions et leur avons demandé de mentionner une invention créée par une femme, une compositrice, une mathématicienne et je dois dire que les collègues ont beaucoup ramé”, avoue-t-il. Mais justement, le but de ces formations est d’inciter les enseignants à signaler davantage de modèles féminins et d’éviter de continuer à “transmettre et sculpter sans le savoir des stéréotypes”. Et quand on cite une femme en classe de sciences, on n’est pas satisfait de Marie Curie. “Marie Curie, ça fait deux prix Nobel !” Qui peut s’identifier à elle ? demande Letitia Vieira, qui note que pour être qualifiée de mannequin en tant que femme, la barre est particulièrement haute. On peut cependant découvrir des femmes scientifiques plus accessibles – et moins radioactives. Les Journées Filles, Maths, Informatique organisées en mars dernier ont permis à des jeunes filles de rencontrer des femmes scientifiques et de générer des parrainages et soutiens. “En général, il y a une prise de conscience et des mesures ont été prises depuis 2019, mais parce que le problème est social, pour le résoudre, il va falloir mobiliser toute la société”, souligne Laetitia Veiras. Une tache de Titanide.
title: “Pourquoi Les Math Matiques Sont Elles Toujours Si Genr Es L Cole Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-22” author: “Marie Reed”
En Terminale, 52 % des filles (contre 31 % des garçons) ont choisi d’arrêter la majeure en mathématiques. Mais l’origine de ce déséquilibre est en réalité bien antérieure. L’écart de notes se creuse à partir de la 5ème et, pire encore, des différences de niveau dès le CP entre filles et garçons commencent à se faire sentir. “Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les compétences qu’ils font ce choix”, fulmine d’emblée Diane Dupont, directrice du conseil diversité chez Diversidées. Parce que les filles sont tout à fait capables de réussir dans les matières scientifiques, quand elles les choisissent. En 2020, 98,5 % des filles de la filière S ont obtenu le bac contre 97,3 % des garçons, selon l’Insee.
Science pour les garçons, dessin et nettoyage pour les filles
“Les mathématiques, c’est une grande préoccupation”, reconnaît Laetitia Veiras, conseillère du doyen à l’égalité femmes-hommes de l’académie de Rennes. Le problème de maths a déjà été abordé lors des réunions de rentrée 2022, précise-t-il. Très jeunes, les filles apprennent que les maths ne sont pas pour elles. Diane Dupont et Laetitia Veiras font référence à la figure de Rey pour illustrer ce phénomène. Cet exercice consiste à reproduire une forme géométrique complexe de la tête. Lorsque l’exercice est présenté aux écoliers comme géométrique, les garçons s’en sortent mieux, mais lorsqu’il est présenté sous forme de dessin, les filles se démarquent. Cependant, la forme géométrique est identique dans les deux cas. Que ce soit sur les pages de leurs problèmes à résoudre, dans leurs dessins animés, ou dans leurs cours, les élèves sont constamment confrontés aux stéréotypes de genre. « Dans les catalogues de jouets, 77 % des jeux liés aux sciences sont représentés par des garçons », rappelle Diane Dupont, en s’appuyant sur une étude de la sociologue Mona Zegaï de 2013. Et « dans les manuels de CP, les métiers scientifiques sont représentés à 97 % par des garçons, alors que les tâches ménagères ou la cuisine sont illustrées par 70 % des filles », ajoute-t-elle.
Confiance et normes
“On fait croire aux filles qu’elles ne sont pas douées en maths”, déplore la spécialiste de la diversité. A compétences mathématiques égales, les filles et les femmes ont tendance à se sentir moins légitimes que les hommes. “La confiance et l’estime de soi des élèves jouent un rôle important dans certaines des différences constatées entre les filles et les garçons en mathématiques. Perceptions personnelles de la capacité [influent sur] une vraie réussite » ou « de nombreuses études ont montré qu’en général ce sont les garçons ou les hommes qui ont le plus confiance en les mathématiques », explique l’étude britannique de 2008 « Comparaison des performances et des attitudes en mathématiques chez les surdoués ». “Les modèles scientifiques, qu’ils soient historiques ou actuels, sont très masculins”, déplore la spécialiste de l’égalité femmes-hommes pour qui “il faut montrer plus de femmes scientifiques et de réussites féminines pour donner des modèles aux jeunes filles”. Parce que la représentation des genres s’insinue dès le plus jeune âge.
Dessine-moi un compositeur
Laetitia Veiras travaille précisément à imprégner les bancs d’école de modèles de grandes femmes. “Récemment, nous avons fait une formation avec des responsables d’institutions et leur avons demandé de mentionner une invention créée par une femme, une compositrice, une mathématicienne et je dois dire que les collègues ont beaucoup ramé”, avoue-t-il. Mais justement, le but de ces formations est d’inciter les enseignants à signaler davantage de modèles féminins et d’éviter de continuer à “transmettre et sculpter sans le savoir des stéréotypes”. Et quand on cite une femme en classe de sciences, on n’est pas satisfait de Marie Curie. “Marie Curie, ça fait deux prix Nobel !” Qui peut s’identifier à elle ? demande Letitia Vieira, qui note que pour être qualifiée de mannequin en tant que femme, la barre est particulièrement haute. On peut cependant découvrir des femmes scientifiques plus accessibles – et moins radioactives. Les Journées Filles, Maths, Informatique organisées en mars dernier ont permis à des jeunes filles de rencontrer des femmes scientifiques et de générer des parrainages et soutiens. “En général, il y a une prise de conscience et des mesures ont été prises depuis 2019, mais parce que le problème est social, pour le résoudre, il va falloir mobiliser toute la société”, souligne Laetitia Veiras. Une tache de Titanide.
title: “Pourquoi Les Math Matiques Sont Elles Toujours Si Genr Es L Cole Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-29” author: “Christopher Veltre”
En Terminale, 52 % des filles (contre 31 % des garçons) ont choisi d’arrêter la majeure en mathématiques. Mais l’origine de ce déséquilibre est en réalité bien antérieure. L’écart de notes se creuse à partir de la 5ème et, pire encore, des différences de niveau dès le CP entre filles et garçons commencent à se faire sentir. “Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les compétences qu’ils font ce choix”, fulmine d’emblée Diane Dupont, directrice du conseil diversité chez Diversidées. Parce que les filles sont tout à fait capables de réussir dans les matières scientifiques, quand elles les choisissent. En 2020, 98,5 % des filles de la filière S ont obtenu le bac contre 97,3 % des garçons, selon l’Insee.
Science pour les garçons, dessin et nettoyage pour les filles
“Les mathématiques, c’est une grande préoccupation”, reconnaît Laetitia Veiras, conseillère du doyen à l’égalité femmes-hommes de l’académie de Rennes. Le problème de maths a déjà été abordé lors des réunions de rentrée 2022, précise-t-il. Très jeunes, les filles apprennent que les maths ne sont pas pour elles. Diane Dupont et Laetitia Veiras font référence à la figure de Rey pour illustrer ce phénomène. Cet exercice consiste à reproduire une forme géométrique complexe de la tête. Lorsque l’exercice est présenté aux écoliers comme géométrique, les garçons s’en sortent mieux, mais lorsqu’il est présenté sous forme de dessin, les filles se démarquent. Cependant, la forme géométrique est identique dans les deux cas. Que ce soit sur les pages de leurs problèmes à résoudre, dans leurs dessins animés, ou dans leurs cours, les élèves sont constamment confrontés aux stéréotypes de genre. « Dans les catalogues de jouets, 77 % des jeux liés aux sciences sont représentés par des garçons », rappelle Diane Dupont, en s’appuyant sur une étude de la sociologue Mona Zegaï de 2013. Et « dans les manuels de CP, les métiers scientifiques sont représentés à 97 % par des garçons, alors que les tâches ménagères ou la cuisine sont illustrées par 70 % des filles », ajoute-t-elle.
Confiance et normes
“On fait croire aux filles qu’elles ne sont pas douées en maths”, déplore la spécialiste de la diversité. A compétences mathématiques égales, les filles et les femmes ont tendance à se sentir moins légitimes que les hommes. “La confiance et l’estime de soi des élèves jouent un rôle important dans certaines des différences constatées entre les filles et les garçons en mathématiques. Perceptions personnelles de la capacité [influent sur] une vraie réussite » ou « de nombreuses études ont montré qu’en général ce sont les garçons ou les hommes qui ont le plus confiance en les mathématiques », explique l’étude britannique de 2008 « Comparaison des performances et des attitudes en mathématiques chez les surdoués ». “Les modèles scientifiques, qu’ils soient historiques ou actuels, sont très masculins”, déplore la spécialiste de l’égalité femmes-hommes pour qui “il faut montrer plus de femmes scientifiques et de réussites féminines pour donner des modèles aux jeunes filles”. Parce que la représentation des genres s’insinue dès le plus jeune âge.
Dessine-moi un compositeur
Laetitia Veiras travaille précisément à imprégner les bancs d’école de modèles de grandes femmes. “Récemment, nous avons fait une formation avec des responsables d’institutions et leur avons demandé de mentionner une invention créée par une femme, une compositrice, une mathématicienne et je dois dire que les collègues ont beaucoup ramé”, avoue-t-il. Mais justement, le but de ces formations est d’inciter les enseignants à signaler davantage de modèles féminins et d’éviter de continuer à “transmettre et sculpter sans le savoir des stéréotypes”. Et quand on cite une femme en classe de sciences, on n’est pas satisfait de Marie Curie. “Marie Curie, ça fait deux prix Nobel !” Qui peut s’identifier à elle ? demande Letitia Vieira, qui note que pour être qualifiée de mannequin en tant que femme, la barre est particulièrement haute. On peut cependant découvrir des femmes scientifiques plus accessibles – et moins radioactives. Les Journées Filles, Maths, Informatique organisées en mars dernier ont permis à des jeunes filles de rencontrer des femmes scientifiques et de générer des parrainages et soutiens. “En général, il y a une prise de conscience et des mesures ont été prises depuis 2019, mais parce que le problème est social, pour le résoudre, il va falloir mobiliser toute la société”, souligne Laetitia Veiras. Une tache de Titanide.
title: “Pourquoi Les Math Matiques Sont Elles Toujours Si Genr Es L Cole Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-05” author: “Gregory Phelps”
En Terminale, 52 % des filles (contre 31 % des garçons) ont choisi d’arrêter la majeure en mathématiques. Mais l’origine de ce déséquilibre est en réalité bien antérieure. L’écart de notes se creuse à partir de la 5ème et, pire encore, des différences de niveau dès le CP entre filles et garçons commencent à se faire sentir. “Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les compétences qu’ils font ce choix”, fulmine d’emblée Diane Dupont, directrice du conseil diversité chez Diversidées. Parce que les filles sont tout à fait capables de réussir dans les matières scientifiques, quand elles les choisissent. En 2020, 98,5 % des filles de la filière S ont obtenu le bac contre 97,3 % des garçons, selon l’Insee.
Science pour les garçons, dessin et nettoyage pour les filles
“Les mathématiques, c’est une grande préoccupation”, reconnaît Laetitia Veiras, conseillère du doyen à l’égalité femmes-hommes de l’académie de Rennes. Le problème de maths a déjà été abordé lors des réunions de rentrée 2022, précise-t-il. Très jeunes, les filles apprennent que les maths ne sont pas pour elles. Diane Dupont et Laetitia Veiras font référence à la figure de Rey pour illustrer ce phénomène. Cet exercice consiste à reproduire une forme géométrique complexe de la tête. Lorsque l’exercice est présenté aux écoliers comme géométrique, les garçons s’en sortent mieux, mais lorsqu’il est présenté sous forme de dessin, les filles se démarquent. Cependant, la forme géométrique est identique dans les deux cas. Que ce soit sur les pages de leurs problèmes à résoudre, dans leurs dessins animés, ou dans leurs cours, les élèves sont constamment confrontés aux stéréotypes de genre. « Dans les catalogues de jouets, 77 % des jeux liés aux sciences sont représentés par des garçons », rappelle Diane Dupont, en s’appuyant sur une étude de la sociologue Mona Zegaï de 2013. Et « dans les manuels de CP, les métiers scientifiques sont représentés à 97 % par des garçons, alors que les tâches ménagères ou la cuisine sont illustrées par 70 % des filles », ajoute-t-elle.
Confiance et normes
“On fait croire aux filles qu’elles ne sont pas douées en maths”, déplore la spécialiste de la diversité. A compétences mathématiques égales, les filles et les femmes ont tendance à se sentir moins légitimes que les hommes. “La confiance et l’estime de soi des élèves jouent un rôle important dans certaines des différences constatées entre les filles et les garçons en mathématiques. Perceptions personnelles de la capacité [influent sur] une vraie réussite » ou « de nombreuses études ont montré qu’en général ce sont les garçons ou les hommes qui ont le plus confiance en les mathématiques », explique l’étude britannique de 2008 « Comparaison des performances et des attitudes en mathématiques chez les surdoués ». “Les modèles scientifiques, qu’ils soient historiques ou actuels, sont très masculins”, déplore la spécialiste de l’égalité femmes-hommes pour qui “il faut montrer plus de femmes scientifiques et de réussites féminines pour donner des modèles aux jeunes filles”. Parce que la représentation des genres s’insinue dès le plus jeune âge.
Dessine-moi un compositeur
Laetitia Veiras travaille précisément à imprégner les bancs d’école de modèles de grandes femmes. “Récemment, nous avons fait une formation avec des responsables d’institutions et leur avons demandé de mentionner une invention créée par une femme, une compositrice, une mathématicienne et je dois dire que les collègues ont beaucoup ramé”, avoue-t-il. Mais justement, le but de ces formations est d’inciter les enseignants à signaler davantage de modèles féminins et d’éviter de continuer à “transmettre et sculpter sans le savoir des stéréotypes”. Et quand on cite une femme en classe de sciences, on n’est pas satisfait de Marie Curie. “Marie Curie, ça fait deux prix Nobel !” Qui peut s’identifier à elle ? demande Letitia Vieira, qui note que pour être qualifiée de mannequin en tant que femme, la barre est particulièrement haute. On peut cependant découvrir des femmes scientifiques plus accessibles – et moins radioactives. Les Journées Filles, Maths, Informatique organisées en mars dernier ont permis à des jeunes filles de rencontrer des femmes scientifiques et de générer des parrainages et soutiens. “En général, il y a une prise de conscience et des mesures ont été prises depuis 2019, mais parce que le problème est social, pour le résoudre, il va falloir mobiliser toute la société”, souligne Laetitia Veiras. Une tache de Titanide.