Organisé chaque année par le collectif IEF 35, le rassemblement célèbre ironiquement « la rentrée scolaire » en proposant aux enfants une journée bien éloignée de celle vécue par les écoles, collèges et lycées en France. Ici, pas un cartable ou une nouvelle trousse à crayons, mais une volonté ferme de défendre ce modèle alternatif, qui reste marginal mais séduit de plus en plus de parents. Cependant, l’IEF a reçu un sérieux coup à la tête le 1er septembre avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’éducation familiale. Pour cette rentrée, tous les parents qui souhaitaient faire l’école à la maison devaient obtenir une autorisation. Auparavant, seule une déclaration était requise. « Le problème avec cette autorisation, c’est que beaucoup de parents ne l’obtiennent pas, sans vraiment comprendre pourquoi. Il y a de vraies inégalités entre les académies », explique Katy, membre du collectif IEF 35. Il n’y a plus de droit à l’école à la maison. Par contre, confier mon enfant à “même pas un animateur” car, pour être animateur, il faut un buff. Le BAFA, c’est 8 jours de formation théorique et de formation pratique. Ce n’est pas comme si l’éducation de nos enfants n’était pas l’avenir ! — Solune 🦋 (@solunette) 30 août 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE “, vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour récompenser au mieux les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies. Mère de deux garçons de 12 et 14 ans, elle a toujours pratiqué l’école à la maison. Ses deux adolescents ne sont jamais allés à l’école. “Je l’ai découvert pendant un an quand j’étais gamin. C’est ma grand-mère, qui était couturière, qui nous a appris. J’ai toujours eu cette idée en tête pour mes enfants. Je voulais leur faire découvrir autre chose.” Comme toutes les familles dont les enfants sont déjà déscolarisés, Katy est tranquille pendant deux ans et n’aura pas besoin d’autorisation, à condition que les contrôles de l’inspection lui soient favorables. La situation est beaucoup plus compliquée pour les parents dont les enfants viennent d’entrer à l’école. Des dizaines de familles se sont réunies le 1er septembre 2022 pour fêter la non-rentrée scolaire et affirmer leur choix de faire l’école à la maison. – C. Allain / 20 minutes Depuis 2019, l’école est obligatoire à partir de 3 ans en France. Les parents qui souhaitent quitter le système scolaire doivent désormais justifier ce choix. Un handicap, une pratique sportive ou artistique intensive ou l’itinérance de la famille font partie des critères retenus par la fondation. Cette dernière est beaucoup plus floue et implique “l’existence d’une situation spécifique pour l’enfant qui motive le travail éducatif”. Chaque dossier est étudié, mais peu sont acceptés. Parfois à juste titre, car certaines situations peuvent conduire à l’isolement des enfants dans des contextes inadaptés. Mais parfois à tort, quand les familles veulent juste gérer elles-mêmes une instruction plus autonome, inspirée de modèles comme Montessori. “J’ai reçu la lettre de refus hier (mercredi). Normalement, j’aurais dû déposer mon fils à l’école ce matin. Mais je n’ai pas eu le courage. Je veux prendre le temps de réfléchir. De nombreux recours ont déjà été déposés devant les juridictions administratives. A l’académie de Toulouse, 283 demandes sur 314 ont été rejetées pour le motif 4. “Ce motif 4 est l’exception, il faut vraiment un motif valable”, a insisté le recteur Mostafa Fourar. Jenifer en fait partie. Il y a deux ans, cette mère de trois enfants a décidé de retirer son aîné de l’école primaire pour le scolariser à la maison. « Mon fils a eu de bons résultats, mais il n’a pas pu rester. Rester assis dans une salle de classe toute la journée n’était pas pour lui. Tous ses professeurs me l’ont dit.” En vertu de la nouvelle loi, elle pourra continuer à enseigner à son fils de 11 ans, mais pas à son fils de 4 ans. La raison ? Il n’a pas de diplôme d’études secondaires. “C’est absurde. Surtout quand on sait comment se recrutent les professeurs en ce moment », confronte Coralie, dont le fils bénéficie depuis un an d’un tutorat familial. Déjà envisagé depuis quelques années et les constats persistants d’enseignants mécontents, le choix de Jennifer de quitter l’école s’est confirmé lors du premier confinement de mars 2020. Une date où des millions de parents ont pu goûter – dans de nombreuses conditions plus ou moins bonnes – à quoi c’était comme l’enseignement à domicile. Déjà en hausse, le nombre de familles intéressées s’est envolé. Environ 70 000 enfants participeront à l’enseignement à domicile. Qu’en pensent-ils ? « J’aime beaucoup IEF parce que nous faisons un peu de tout. On travaille le matin et l’après-midi je peux voir mes amis”, explique Amande, 10 ans. La fille était intéressée à rejoindre une classe “régulière” cette année. “Je voulais essayer, rencontrer d’autres gars, voir comment ils sont. Mais j’avais un peu peur de devoir rester assise toute la journée.

“On souffre de ces préjugés quand ils sont infondés”

Face à la menace de devoir prendre le fameux congé si sa fille voulait rentrer à la maison, la mère d’Amande n’a de toute façon pas voulu prendre le risque. « Les gens pensent parfois que nos enfants ne sont pas socialisés ou qu’ils n’apprendront pas assez. Nous souffrons de ces préjugés lorsqu’ils ne sont pas fondés. Ils sont très à l’aise, ils développent des compétences, de l’autonomie”, explique Claire, qui espère voir la loi abrogée. Si son choix est idéologique, Claire a une pensée touchante pour tous les enfants qui n’aiment pas l’école. “Il y a des familles pour qui l’école devient un vrai problème. En leur interdisant l’école à la maison, on leur enlève une solution.” Pour promouvoir sa loi, le gouvernement a insisté sur sa nécessité de lutter contre la radicalisation et le séparatisme. Un argument qui n’a pas convaincu grand monde. « De toute façon, tu aurais dû te déclarer dans le passé. Et pensez-vous vraiment que ces familles l’ont fait? demande Katy.


title: “L Cole La Maison Deviendra T Elle Une Exception Extr Me Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-24” author: “Sara Shumpert”


Organisé chaque année par le collectif IEF 35, le rassemblement célèbre ironiquement « la rentrée scolaire » en proposant aux enfants une journée bien éloignée de celle vécue par les écoles, collèges et lycées en France. Ici, pas un cartable ou une nouvelle trousse à crayons, mais une volonté ferme de défendre ce modèle alternatif, qui reste marginal mais séduit de plus en plus de parents. Cependant, l’IEF a reçu un sérieux coup à la tête le 1er septembre avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’éducation familiale. Pour cette rentrée, tous les parents qui souhaitaient faire l’école à la maison devaient obtenir une autorisation. Auparavant, seule une déclaration était requise. « Le problème avec cette autorisation, c’est que beaucoup de parents ne l’obtiennent pas, sans vraiment comprendre pourquoi. Il y a de vraies inégalités entre les académies », explique Katy, membre du collectif IEF 35. Il n’y a plus de droit à l’école à la maison. Par contre, confier mon enfant à “même pas un animateur” car, pour être animateur, il faut un buff. Le BAFA, c’est 8 jours de formation théorique et de formation pratique. Ce n’est pas comme si l’éducation de nos enfants n’était pas l’avenir ! — Solune 🦋 (@solunette) 30 août 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE “, vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour récompenser au mieux les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies. Mère de deux garçons de 12 et 14 ans, elle a toujours pratiqué l’école à la maison. Ses deux adolescents ne sont jamais allés à l’école. “Je l’ai découvert pendant un an quand j’étais gamin. C’est ma grand-mère, qui était couturière, qui nous a appris. J’ai toujours eu cette idée en tête pour mes enfants. Je voulais leur faire découvrir autre chose.” Comme toutes les familles dont les enfants sont déjà déscolarisés, Katy est tranquille pendant deux ans et n’aura pas besoin d’autorisation, à condition que les contrôles de l’inspection lui soient favorables. La situation est beaucoup plus compliquée pour les parents dont les enfants viennent d’entrer à l’école. Des dizaines de familles se sont réunies le 1er septembre 2022 pour fêter la non-rentrée scolaire et affirmer leur choix de faire l’école à la maison. – C. Allain / 20 minutes Depuis 2019, l’école est obligatoire à partir de 3 ans en France. Les parents qui souhaitent quitter le système scolaire doivent désormais justifier ce choix. Un handicap, une pratique sportive ou artistique intensive ou l’itinérance de la famille font partie des critères retenus par la fondation. Cette dernière est beaucoup plus floue et implique “l’existence d’une situation spécifique pour l’enfant qui motive le travail éducatif”. Chaque dossier est étudié, mais peu sont acceptés. Parfois à juste titre, car certaines situations peuvent conduire à l’isolement des enfants dans des contextes inadaptés. Mais parfois à tort, quand les familles veulent juste gérer elles-mêmes une instruction plus autonome, inspirée de modèles comme Montessori. “J’ai reçu la lettre de refus hier (mercredi). Normalement, j’aurais dû déposer mon fils à l’école ce matin. Mais je n’ai pas eu le courage. Je veux prendre le temps de réfléchir. De nombreux recours ont déjà été déposés devant les juridictions administratives. A l’académie de Toulouse, 283 demandes sur 314 ont été rejetées pour le motif 4. “Ce motif 4 est l’exception, il faut vraiment un motif valable”, a insisté le recteur Mostafa Fourar. Jenifer en fait partie. Il y a deux ans, cette mère de trois enfants a décidé de retirer son aîné de l’école primaire pour le scolariser à la maison. « Mon fils a eu de bons résultats, mais il n’a pas pu rester. Rester assis dans une salle de classe toute la journée n’était pas pour lui. Tous ses professeurs me l’ont dit.” En vertu de la nouvelle loi, elle pourra continuer à enseigner à son fils de 11 ans, mais pas à son fils de 4 ans. La raison ? Il n’a pas de diplôme d’études secondaires. “C’est absurde. Surtout quand on sait comment se recrutent les professeurs en ce moment », confronte Coralie, dont le fils bénéficie depuis un an d’un tutorat familial. Déjà envisagé depuis quelques années et les constats persistants d’enseignants mécontents, le choix de Jennifer de quitter l’école s’est confirmé lors du premier confinement de mars 2020. Une date où des millions de parents ont pu goûter – dans de nombreuses conditions plus ou moins bonnes – à quoi c’était comme l’enseignement à domicile. Déjà en hausse, le nombre de familles intéressées s’est envolé. Environ 70 000 enfants participeront à l’enseignement à domicile. Qu’en pensent-ils ? « J’aime beaucoup IEF parce que nous faisons un peu de tout. On travaille le matin et l’après-midi je peux voir mes amis”, explique Amande, 10 ans. La fille était intéressée à rejoindre une classe “régulière” cette année. “Je voulais essayer, rencontrer d’autres gars, voir comment ils sont. Mais j’avais un peu peur de devoir rester assise toute la journée.

“On souffre de ces préjugés quand ils sont infondés”

Face à la menace de devoir prendre le fameux congé si sa fille voulait rentrer à la maison, la mère d’Amande n’a de toute façon pas voulu prendre le risque. « Les gens pensent parfois que nos enfants ne sont pas socialisés ou qu’ils n’apprendront pas assez. Nous souffrons de ces préjugés lorsqu’ils ne sont pas fondés. Ils sont très à l’aise, ils développent des compétences, de l’autonomie”, explique Claire, qui espère voir la loi abrogée. Si son choix est idéologique, Claire a une pensée touchante pour tous les enfants qui n’aiment pas l’école. “Il y a des familles pour qui l’école devient un vrai problème. En leur interdisant l’école à la maison, on leur enlève une solution.” Pour promouvoir sa loi, le gouvernement a insisté sur sa nécessité de lutter contre la radicalisation et le séparatisme. Un argument qui n’a pas convaincu grand monde. « De toute façon, tu aurais dû te déclarer dans le passé. Et pensez-vous vraiment que ces familles l’ont fait? demande Katy.


title: “L Cole La Maison Deviendra T Elle Une Exception Extr Me Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-10” author: “Brian Shor”


Organisé chaque année par le collectif IEF 35, le rassemblement célèbre ironiquement « la rentrée scolaire » en proposant aux enfants une journée bien éloignée de celle vécue par les écoles, collèges et lycées en France. Ici, pas un cartable ou une nouvelle trousse à crayons, mais une volonté ferme de défendre ce modèle alternatif, qui reste marginal mais séduit de plus en plus de parents. Cependant, l’IEF a reçu un sérieux coup à la tête le 1er septembre avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’éducation familiale. Pour cette rentrée, tous les parents qui souhaitaient faire l’école à la maison devaient obtenir une autorisation. Auparavant, seule une déclaration était requise. « Le problème avec cette autorisation, c’est que beaucoup de parents ne l’obtiennent pas, sans vraiment comprendre pourquoi. Il y a de vraies inégalités entre les académies », explique Katy, membre du collectif IEF 35. Il n’y a plus de droit à l’école à la maison. Par contre, confier mon enfant à “même pas un animateur” car, pour être animateur, il faut un buff. Le BAFA, c’est 8 jours de formation théorique et de formation pratique. Ce n’est pas comme si l’éducation de nos enfants n’était pas l’avenir ! — Solune 🦋 (@solunette) 30 août 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE “, vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour récompenser au mieux les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies. Mère de deux garçons de 12 et 14 ans, elle a toujours pratiqué l’école à la maison. Ses deux adolescents ne sont jamais allés à l’école. “Je l’ai découvert pendant un an quand j’étais gamin. C’est ma grand-mère, qui était couturière, qui nous a appris. J’ai toujours eu cette idée en tête pour mes enfants. Je voulais leur faire découvrir autre chose.” Comme toutes les familles dont les enfants sont déjà déscolarisés, Katy est tranquille pendant deux ans et n’aura pas besoin d’autorisation, à condition que les contrôles de l’inspection lui soient favorables. La situation est beaucoup plus compliquée pour les parents dont les enfants viennent d’entrer à l’école. Des dizaines de familles se sont réunies le 1er septembre 2022 pour fêter la non-rentrée scolaire et affirmer leur choix de faire l’école à la maison. – C. Allain / 20 minutes Depuis 2019, l’école est obligatoire à partir de 3 ans en France. Les parents qui souhaitent quitter le système scolaire doivent désormais justifier ce choix. Un handicap, une pratique sportive ou artistique intensive ou l’itinérance de la famille font partie des critères retenus par la fondation. Cette dernière est beaucoup plus floue et implique “l’existence d’une situation spécifique pour l’enfant qui motive le travail éducatif”. Chaque dossier est étudié, mais peu sont acceptés. Parfois à juste titre, car certaines situations peuvent conduire à l’isolement des enfants dans des contextes inadaptés. Mais parfois à tort, quand les familles veulent juste gérer elles-mêmes une instruction plus autonome, inspirée de modèles comme Montessori. “J’ai reçu la lettre de refus hier (mercredi). Normalement, j’aurais dû déposer mon fils à l’école ce matin. Mais je n’ai pas eu le courage. Je veux prendre le temps de réfléchir. De nombreux recours ont déjà été déposés devant les juridictions administratives. A l’académie de Toulouse, 283 demandes sur 314 ont été rejetées pour le motif 4. “Ce motif 4 est l’exception, il faut vraiment un motif valable”, a insisté le recteur Mostafa Fourar. Jenifer en fait partie. Il y a deux ans, cette mère de trois enfants a décidé de retirer son aîné de l’école primaire pour le scolariser à la maison. « Mon fils a eu de bons résultats, mais il n’a pas pu rester. Rester assis dans une salle de classe toute la journée n’était pas pour lui. Tous ses professeurs me l’ont dit.” En vertu de la nouvelle loi, elle pourra continuer à enseigner à son fils de 11 ans, mais pas à son fils de 4 ans. La raison ? Il n’a pas de diplôme d’études secondaires. “C’est absurde. Surtout quand on sait comment se recrutent les professeurs en ce moment », confronte Coralie, dont le fils bénéficie depuis un an d’un tutorat familial. Déjà envisagé depuis quelques années et les constats persistants d’enseignants mécontents, le choix de Jennifer de quitter l’école s’est confirmé lors du premier confinement de mars 2020. Une date où des millions de parents ont pu goûter – dans de nombreuses conditions plus ou moins bonnes – à quoi c’était comme l’enseignement à domicile. Déjà en hausse, le nombre de familles intéressées s’est envolé. Environ 70 000 enfants participeront à l’enseignement à domicile. Qu’en pensent-ils ? « J’aime beaucoup IEF parce que nous faisons un peu de tout. On travaille le matin et l’après-midi je peux voir mes amis”, explique Amande, 10 ans. La fille était intéressée à rejoindre une classe “régulière” cette année. “Je voulais essayer, rencontrer d’autres gars, voir comment ils sont. Mais j’avais un peu peur de devoir rester assise toute la journée.

“On souffre de ces préjugés quand ils sont infondés”

Face à la menace de devoir prendre le fameux congé si sa fille voulait rentrer à la maison, la mère d’Amande n’a de toute façon pas voulu prendre le risque. « Les gens pensent parfois que nos enfants ne sont pas socialisés ou qu’ils n’apprendront pas assez. Nous souffrons de ces préjugés lorsqu’ils ne sont pas fondés. Ils sont très à l’aise, ils développent des compétences, de l’autonomie”, explique Claire, qui espère voir la loi abrogée. Si son choix est idéologique, Claire a une pensée touchante pour tous les enfants qui n’aiment pas l’école. “Il y a des familles pour qui l’école devient un vrai problème. En leur interdisant l’école à la maison, on leur enlève une solution.” Pour promouvoir sa loi, le gouvernement a insisté sur sa nécessité de lutter contre la radicalisation et le séparatisme. Un argument qui n’a pas convaincu grand monde. « De toute façon, tu aurais dû te déclarer dans le passé. Et pensez-vous vraiment que ces familles l’ont fait? demande Katy.


title: “L Cole La Maison Deviendra T Elle Une Exception Extr Me Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-15” author: “William Wieland”


Organisé chaque année par le collectif IEF 35, le rassemblement célèbre ironiquement « la rentrée scolaire » en proposant aux enfants une journée bien éloignée de celle vécue par les écoles, collèges et lycées en France. Ici, pas un cartable ou une nouvelle trousse à crayons, mais une volonté ferme de défendre ce modèle alternatif, qui reste marginal mais séduit de plus en plus de parents. Cependant, l’IEF a reçu un sérieux coup à la tête le 1er septembre avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’éducation familiale. Pour cette rentrée, tous les parents qui souhaitaient faire l’école à la maison devaient obtenir une autorisation. Auparavant, seule une déclaration était requise. « Le problème avec cette autorisation, c’est que beaucoup de parents ne l’obtiennent pas, sans vraiment comprendre pourquoi. Il y a de vraies inégalités entre les académies », explique Katy, membre du collectif IEF 35. Il n’y a plus de droit à l’école à la maison. Par contre, confier mon enfant à “même pas un animateur” car, pour être animateur, il faut un buff. Le BAFA, c’est 8 jours de formation théorique et de formation pratique. Ce n’est pas comme si l’éducation de nos enfants n’était pas l’avenir ! — Solune 🦋 (@solunette) 30 août 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE “, vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour récompenser au mieux les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies. Mère de deux garçons de 12 et 14 ans, elle a toujours pratiqué l’école à la maison. Ses deux adolescents ne sont jamais allés à l’école. “Je l’ai découvert pendant un an quand j’étais gamin. C’est ma grand-mère, qui était couturière, qui nous a appris. J’ai toujours eu cette idée en tête pour mes enfants. Je voulais leur faire découvrir autre chose.” Comme toutes les familles dont les enfants sont déjà déscolarisés, Katy est tranquille pendant deux ans et n’aura pas besoin d’autorisation, à condition que les contrôles de l’inspection lui soient favorables. La situation est beaucoup plus compliquée pour les parents dont les enfants viennent d’entrer à l’école. Des dizaines de familles se sont réunies le 1er septembre 2022 pour fêter la non-rentrée scolaire et affirmer leur choix de faire l’école à la maison. – C. Allain / 20 minutes Depuis 2019, l’école est obligatoire à partir de 3 ans en France. Les parents qui souhaitent quitter le système scolaire doivent désormais justifier ce choix. Un handicap, une pratique sportive ou artistique intensive ou l’itinérance de la famille font partie des critères retenus par la fondation. Cette dernière est beaucoup plus floue et implique “l’existence d’une situation spécifique pour l’enfant qui motive le travail éducatif”. Chaque dossier est étudié, mais peu sont acceptés. Parfois à juste titre, car certaines situations peuvent conduire à l’isolement des enfants dans des contextes inadaptés. Mais parfois à tort, quand les familles veulent juste gérer elles-mêmes une instruction plus autonome, inspirée de modèles comme Montessori. “J’ai reçu la lettre de refus hier (mercredi). Normalement, j’aurais dû déposer mon fils à l’école ce matin. Mais je n’ai pas eu le courage. Je veux prendre le temps de réfléchir. De nombreux recours ont déjà été déposés devant les juridictions administratives. A l’académie de Toulouse, 283 demandes sur 314 ont été rejetées pour le motif 4. “Ce motif 4 est l’exception, il faut vraiment un motif valable”, a insisté le recteur Mostafa Fourar. Jenifer en fait partie. Il y a deux ans, cette mère de trois enfants a décidé de retirer son aîné de l’école primaire pour le scolariser à la maison. « Mon fils a eu de bons résultats, mais il n’a pas pu rester. Rester assis dans une salle de classe toute la journée n’était pas pour lui. Tous ses professeurs me l’ont dit.” En vertu de la nouvelle loi, elle pourra continuer à enseigner à son fils de 11 ans, mais pas à son fils de 4 ans. La raison ? Il n’a pas de diplôme d’études secondaires. “C’est absurde. Surtout quand on sait comment se recrutent les professeurs en ce moment », confronte Coralie, dont le fils bénéficie depuis un an d’un tutorat familial. Déjà envisagé depuis quelques années et les constats persistants d’enseignants mécontents, le choix de Jennifer de quitter l’école s’est confirmé lors du premier confinement de mars 2020. Une date où des millions de parents ont pu goûter – dans de nombreuses conditions plus ou moins bonnes – à quoi c’était comme l’enseignement à domicile. Déjà en hausse, le nombre de familles intéressées s’est envolé. Environ 70 000 enfants participeront à l’enseignement à domicile. Qu’en pensent-ils ? « J’aime beaucoup IEF parce que nous faisons un peu de tout. On travaille le matin et l’après-midi je peux voir mes amis”, explique Amande, 10 ans. La fille était intéressée à rejoindre une classe “régulière” cette année. “Je voulais essayer, rencontrer d’autres gars, voir comment ils sont. Mais j’avais un peu peur de devoir rester assise toute la journée.

“On souffre de ces préjugés quand ils sont infondés”

Face à la menace de devoir prendre le fameux congé si sa fille voulait rentrer à la maison, la mère d’Amande n’a de toute façon pas voulu prendre le risque. « Les gens pensent parfois que nos enfants ne sont pas socialisés ou qu’ils n’apprendront pas assez. Nous souffrons de ces préjugés lorsqu’ils ne sont pas fondés. Ils sont très à l’aise, ils développent des compétences, de l’autonomie”, explique Claire, qui espère voir la loi abrogée. Si son choix est idéologique, Claire a une pensée touchante pour tous les enfants qui n’aiment pas l’école. “Il y a des familles pour qui l’école devient un vrai problème. En leur interdisant l’école à la maison, on leur enlève une solution.” Pour promouvoir sa loi, le gouvernement a insisté sur sa nécessité de lutter contre la radicalisation et le séparatisme. Un argument qui n’a pas convaincu grand monde. « De toute façon, tu aurais dû te déclarer dans le passé. Et pensez-vous vraiment que ces familles l’ont fait? demande Katy.