Le nombre d’enfants sans-abri en France a augmenté depuis janvier 2022, prévient l’Unicef. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime qu’il y a plus de 1 600 mineurs dans la rue au cours de la nouvelle année scolaire. Des associations se plaignent du dysfonctionnement du numéro d’urgence de l’hébergement et de l’indisponibilité des nuitées à l’hôtel.
Dormir dans la rue un jour avant la rentrée scolaire. Une réalité “inacceptable et indigne en France”, estiment Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France, et Pascal Brice, patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans une tribune publiée mardi 30 août dans Libération.
Quelque 1.658 enfants sans abri ont été contraints de dormir dehors ou dans des abris de fortune dans la semaine qui a précédé la rentrée scolaire, prévient l’agence des Nations unies dédiée à la défense des droits de l’enfant et du SAF en cette journée spéciale pour les jeunes étudiants. “Certains d’entre eux, bien qu’il soit impossible d’en estimer le nombre, n’auront pas la possibilité d’aller à l’école aujourd’hui”, s’indigne l’Unicef.
L’étude FAS, menée le soir du 22 août, se base sur le nombre de familles avec enfants qui ont appelé le 115 [numéro d’urgence hébergement] et qui n’ont pu être hébergés malgré l’urgence de leur situation, “faute de places disponibles ou compatibles avec la composition du ménage”. Paris reste le département avec le plus grand nombre de demandes de séjour impayées, suivi du Nord, de la Seine-Saint-Denis et du Bas-Rhin.
Dysfonctionnement du numéro d’urgence des hébergements français
Parmi ces 1 658 familles à la rue, il y avait 368 enfants de moins de trois ans, selon ce baromètre. Cependant, grâce aux auteurs de l’étude, ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent en compte que les personnes qui ont réussi à joindre le numéro d’urgence.
Pourtant, dans de nombreux cas, le 115 « sonne dans le vide », comme le prouve Océane Marache de l’association Utopia 56 : « Dans les camps, des gens essaient d’atteindre le 115 tous les jours, plusieurs heures d’affilée… Hier, une famille de la mienne a montré son historique d’appels, y a passé trois heures. Après 50 minutes d’attente sans opérateur à l’autre bout du fil, l’appareil a raccroché tout seul.”
« Stressés de dire qu’ils n’avaient pas de maison »
Utopia 56, qui organise le logement des citoyens, a constaté une augmentation du nombre d’enfants des rues au cours de l’année écoulée. « Pas plus tard qu’hier après-midi, une cinquantaine de familles avec 44 enfants, dont 13 bébés de moins d’un an, se sont présentées à notre bureau quotidien de la place de l’Hôtel de Ville à Paris », explique Océane Marache. “Certains d’entre eux retournaient à l’école aujourd’hui et ils craignaient de ne pas avoir de maison.” La rue prive les enfants de conditions de vie décentes et sûres et d’un environnement propice à leur développement et à leur bien-être, portant ainsi atteinte à leurs droits. — UNICEF France (@UNICEF_france) 1er septembre 2022 Tout enfant de la rue peut être légalement scolarisé en sollicitant un logement auprès d’une assistante sociale ou d’une association et en s’inscrivant auprès des services scolaires de la mairie concernée. “Théoriquement c’est possible oui…” commente Océane Marache. “Mais vraiment, comment voulez-vous que ces enfants puissent étudier s’ils ne dorment pas suffisamment ou ne se douchent pas suffisamment ? Il n’est pas rare de les voir faire leurs devoirs sur un banc à côté de notre bureau.” Hier après-midi, dans la cour de l’Hôtel de Ville de Paris, 135 personnes en famille et à la rue ont sollicité notre aide pour un hébergement d’urgence. Parmi eux, 67 enfants, dont 18 ont moins de trois ans. Malgré la route, certains commenceront l’école dans quelques jours. pic.twitter.com/rI6BDgCPhu – Utopie 56 (@ Utopia_56) 31 août 2022 Utopie 56 suit plus spécifiquement le cas des mineurs étrangers non accompagnés. A Paris, 200 d’entre eux attendent la reconnaissance de leur minorité par l’Etat français. Un processus qui peut durer de trois à dix-huit mois. “En attendant, ils ne sont pas hébergés par l’Aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas aller à l’école”, explique Luc Viger, du pôle jeunesse du club, qui leur dispense par ailleurs quelques cours de français.
Le nombre d’enfants des rues augmente
“La France, en ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant, s’engage à garantir ses droits fondamentaux, notamment son droit au développement, à la protection, à la santé et à l’éducation”, souligne l’Unicef France, qui appelle le gouvernement à prendre les mesures mesures nécessaires.
“On ne peut plus fermer les yeux”, s’inquiètent Adeline Hazan et Pascal Brice dans leurs tribunes. “Malgré les moyens sans précédent mobilisés pour préserver 200.000 places d’hébergement, qui doivent être préservées au minimum, la situation reste très préoccupante.” Tous deux appellent le président français Emmanuel Macron à tenir sa promesse de “donner un abri à tous les sans-abri”.
Retour des touristes, manque de places dans l’hôtel
D’autant qu’à la rentrée, les chiffres du mal-logement des enfants explosent avec une augmentation de 77% des familles sans logement par rapport à janvier, selon le baromètre Unicef/FAS. En cause, selon Utopia 56, la fin de la trêve hivernale [31 mars] et le retour des touristes à Paris, qui ont poussé de nombreuses familles à la rue. “Le tourisme a repris et de nombreux hôtels ont arrêté les services sociaux après leur réouverture aux touristes étrangers. Encore une fois, nous constatons que le recours aux nuitées dans les hôtels n’est pas une solution de relocalisation”, souligne le coordinateur parisien de cette association. Un constat partagé par l’UNICEF, qui regrette que “le recours aux nuitées d’hôtel” soit “la principale réponse apportée”, rappelant que l’hôtel est “inadapté à la vie de famille et ne répond pas aux besoins de base de 27.102 enfants, dont 9.201 en dessous . trois ans, qui y vivent”.
title: " Inacceptable Et Indigne Selon L Unicef Klmat" ShowToc: true date: “2022-11-18” author: “Shawn Rodriguez”
Le nombre d’enfants sans-abri en France a augmenté depuis janvier 2022, prévient l’Unicef. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime qu’il y a plus de 1 600 mineurs dans la rue au cours de la nouvelle année scolaire. Des associations se plaignent du dysfonctionnement du numéro d’urgence de l’hébergement et de l’indisponibilité des nuitées à l’hôtel.
Dormir dans la rue un jour avant la rentrée scolaire. Une réalité “inacceptable et indigne en France”, estiment Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France, et Pascal Brice, patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans une tribune publiée mardi 30 août dans Libération.
Quelque 1.658 enfants sans abri ont été contraints de dormir dehors ou dans des abris de fortune dans la semaine qui a précédé la rentrée scolaire, prévient l’agence des Nations unies dédiée à la défense des droits de l’enfant et du SAF en cette journée spéciale pour les jeunes étudiants. “Certains d’entre eux, bien qu’il soit impossible d’en estimer le nombre, n’auront pas la possibilité d’aller à l’école aujourd’hui”, s’indigne l’Unicef.
L’étude FAS, menée le soir du 22 août, se base sur le nombre de familles avec enfants qui ont appelé le 115 [numéro d’urgence hébergement] et qui n’ont pu être hébergés malgré l’urgence de leur situation, “faute de places disponibles ou compatibles avec la composition du ménage”. Paris reste le département avec le plus grand nombre de demandes de séjour impayées, suivi du Nord, de la Seine-Saint-Denis et du Bas-Rhin.
Dysfonctionnement du numéro d’urgence des hébergements français
Parmi ces 1 658 familles à la rue, il y avait 368 enfants de moins de trois ans, selon ce baromètre. Cependant, grâce aux auteurs de l’étude, ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent en compte que les personnes qui ont réussi à joindre le numéro d’urgence.
Pourtant, dans de nombreux cas, le 115 « sonne dans le vide », comme le prouve Océane Marache de l’association Utopia 56 : « Dans les camps, des gens essaient d’atteindre le 115 tous les jours, plusieurs heures d’affilée… Hier, une famille de la mienne a montré son historique d’appels, y a passé trois heures. Après 50 minutes d’attente sans opérateur à l’autre bout du fil, l’appareil a raccroché tout seul.”
« Stressés de dire qu’ils n’avaient pas de maison »
Utopia 56, qui organise le logement des citoyens, a constaté une augmentation du nombre d’enfants des rues au cours de l’année écoulée. « Pas plus tard qu’hier après-midi, une cinquantaine de familles avec 44 enfants, dont 13 bébés de moins d’un an, se sont présentées à notre bureau quotidien de la place de l’Hôtel de Ville à Paris », explique Océane Marache. “Certains d’entre eux retournaient à l’école aujourd’hui et ils craignaient de ne pas avoir de maison.” La rue prive les enfants de conditions de vie décentes et sûres et d’un environnement propice à leur développement et à leur bien-être, portant ainsi atteinte à leurs droits. — UNICEF France (@UNICEF_france) 1er septembre 2022 Tout enfant de la rue peut être légalement scolarisé en sollicitant un logement auprès d’une assistante sociale ou d’une association et en s’inscrivant auprès des services scolaires de la mairie concernée. “Théoriquement c’est possible oui…” commente Océane Marache. “Mais vraiment, comment voulez-vous que ces enfants puissent étudier s’ils ne dorment pas suffisamment ou ne se douchent pas suffisamment ? Il n’est pas rare de les voir faire leurs devoirs sur un banc à côté de notre bureau.” Hier après-midi, dans la cour de l’Hôtel de Ville de Paris, 135 personnes en famille et à la rue ont sollicité notre aide pour un hébergement d’urgence. Parmi eux, 67 enfants, dont 18 ont moins de trois ans. Malgré la route, certains commenceront l’école dans quelques jours. pic.twitter.com/rI6BDgCPhu – Utopie 56 (@ Utopia_56) 31 août 2022 Utopie 56 suit plus spécifiquement le cas des mineurs étrangers non accompagnés. A Paris, 200 d’entre eux attendent la reconnaissance de leur minorité par l’Etat français. Un processus qui peut durer de trois à dix-huit mois. “En attendant, ils ne sont pas hébergés par l’Aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas aller à l’école”, explique Luc Viger, du pôle jeunesse du club, qui leur dispense par ailleurs quelques cours de français.
Le nombre d’enfants des rues augmente
“La France, en ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant, s’engage à garantir ses droits fondamentaux, notamment son droit au développement, à la protection, à la santé et à l’éducation”, souligne l’Unicef France, qui appelle le gouvernement à prendre les mesures mesures nécessaires.
“On ne peut plus fermer les yeux”, s’inquiètent Adeline Hazan et Pascal Brice dans leurs tribunes. “Malgré les moyens sans précédent mobilisés pour préserver 200.000 places d’hébergement, qui doivent être préservées au minimum, la situation reste très préoccupante.” Tous deux appellent le président français Emmanuel Macron à tenir sa promesse de “donner un abri à tous les sans-abri”.
Retour des touristes, manque de places dans l’hôtel
D’autant qu’à la rentrée, les chiffres du mal-logement des enfants explosent avec une augmentation de 77% des familles sans logement par rapport à janvier, selon le baromètre Unicef/FAS. En cause, selon Utopia 56, la fin de la trêve hivernale [31 mars] et le retour des touristes à Paris, qui ont poussé de nombreuses familles à la rue. “Le tourisme a repris et de nombreux hôtels ont arrêté les services sociaux après leur réouverture aux touristes étrangers. Encore une fois, nous constatons que le recours aux nuitées dans les hôtels n’est pas une solution de relocalisation”, souligne le coordinateur parisien de cette association. Un constat partagé par l’UNICEF, qui regrette que “le recours aux nuitées d’hôtel” soit “la principale réponse apportée”, rappelant que l’hôtel est “inadapté à la vie de famille et ne répond pas aux besoins de base de 27.102 enfants, dont 9.201 en dessous . trois ans, qui y vivent”.
title: " Inacceptable Et Indigne Selon L Unicef Klmat" ShowToc: true date: “2022-12-08” author: “Robert Green”
Le nombre d’enfants sans-abri en France a augmenté depuis janvier 2022, prévient l’Unicef. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime qu’il y a plus de 1 600 mineurs dans la rue au cours de la nouvelle année scolaire. Des associations se plaignent du dysfonctionnement du numéro d’urgence de l’hébergement et de l’indisponibilité des nuitées à l’hôtel.
Dormir dans la rue un jour avant la rentrée scolaire. Une réalité “inacceptable et indigne en France”, estiment Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France, et Pascal Brice, patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans une tribune publiée mardi 30 août dans Libération.
Quelque 1.658 enfants sans abri ont été contraints de dormir dehors ou dans des abris de fortune dans la semaine qui a précédé la rentrée scolaire, prévient l’agence des Nations unies dédiée à la défense des droits de l’enfant et du SAF en cette journée spéciale pour les jeunes étudiants. “Certains d’entre eux, bien qu’il soit impossible d’en estimer le nombre, n’auront pas la possibilité d’aller à l’école aujourd’hui”, s’indigne l’Unicef.
L’étude FAS, menée le soir du 22 août, se base sur le nombre de familles avec enfants qui ont appelé le 115 [numéro d’urgence hébergement] et qui n’ont pu être hébergés malgré l’urgence de leur situation, “faute de places disponibles ou compatibles avec la composition du ménage”. Paris reste le département avec le plus grand nombre de demandes de séjour impayées, suivi du Nord, de la Seine-Saint-Denis et du Bas-Rhin.
Dysfonctionnement du numéro d’urgence des hébergements français
Parmi ces 1 658 familles à la rue, il y avait 368 enfants de moins de trois ans, selon ce baromètre. Cependant, grâce aux auteurs de l’étude, ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent en compte que les personnes qui ont réussi à joindre le numéro d’urgence.
Pourtant, dans de nombreux cas, le 115 « sonne dans le vide », comme le prouve Océane Marache de l’association Utopia 56 : « Dans les camps, des gens essaient d’atteindre le 115 tous les jours, plusieurs heures d’affilée… Hier, une famille de la mienne a montré son historique d’appels, y a passé trois heures. Après 50 minutes d’attente sans opérateur à l’autre bout du fil, l’appareil a raccroché tout seul.”
« Stressés de dire qu’ils n’avaient pas de maison »
Utopia 56, qui organise le logement des citoyens, a constaté une augmentation du nombre d’enfants des rues au cours de l’année écoulée. « Pas plus tard qu’hier après-midi, une cinquantaine de familles avec 44 enfants, dont 13 bébés de moins d’un an, se sont présentées à notre bureau quotidien de la place de l’Hôtel de Ville à Paris », explique Océane Marache. “Certains d’entre eux retournaient à l’école aujourd’hui et ils craignaient de ne pas avoir de maison.” La rue prive les enfants de conditions de vie décentes et sûres et d’un environnement propice à leur développement et à leur bien-être, portant ainsi atteinte à leurs droits. — UNICEF France (@UNICEF_france) 1er septembre 2022 Tout enfant de la rue peut être légalement scolarisé en sollicitant un logement auprès d’une assistante sociale ou d’une association et en s’inscrivant auprès des services scolaires de la mairie concernée. “Théoriquement c’est possible oui…” commente Océane Marache. “Mais vraiment, comment voulez-vous que ces enfants puissent étudier s’ils ne dorment pas suffisamment ou ne se douchent pas suffisamment ? Il n’est pas rare de les voir faire leurs devoirs sur un banc à côté de notre bureau.” Hier après-midi, dans la cour de l’Hôtel de Ville de Paris, 135 personnes en famille et à la rue ont sollicité notre aide pour un hébergement d’urgence. Parmi eux, 67 enfants, dont 18 ont moins de trois ans. Malgré la route, certains commenceront l’école dans quelques jours. pic.twitter.com/rI6BDgCPhu – Utopie 56 (@ Utopia_56) 31 août 2022 Utopie 56 suit plus spécifiquement le cas des mineurs étrangers non accompagnés. A Paris, 200 d’entre eux attendent la reconnaissance de leur minorité par l’Etat français. Un processus qui peut durer de trois à dix-huit mois. “En attendant, ils ne sont pas hébergés par l’Aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas aller à l’école”, explique Luc Viger, du pôle jeunesse du club, qui leur dispense par ailleurs quelques cours de français.
Le nombre d’enfants des rues augmente
“La France, en ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant, s’engage à garantir ses droits fondamentaux, notamment son droit au développement, à la protection, à la santé et à l’éducation”, souligne l’Unicef France, qui appelle le gouvernement à prendre les mesures mesures nécessaires.
“On ne peut plus fermer les yeux”, s’inquiètent Adeline Hazan et Pascal Brice dans leurs tribunes. “Malgré les moyens sans précédent mobilisés pour préserver 200.000 places d’hébergement, qui doivent être préservées au minimum, la situation reste très préoccupante.” Tous deux appellent le président français Emmanuel Macron à tenir sa promesse de “donner un abri à tous les sans-abri”.
Retour des touristes, manque de places dans l’hôtel
D’autant qu’à la rentrée, les chiffres du mal-logement des enfants explosent avec une augmentation de 77% des familles sans logement par rapport à janvier, selon le baromètre Unicef/FAS. En cause, selon Utopia 56, la fin de la trêve hivernale [31 mars] et le retour des touristes à Paris, qui ont poussé de nombreuses familles à la rue. “Le tourisme a repris et de nombreux hôtels ont arrêté les services sociaux après leur réouverture aux touristes étrangers. Encore une fois, nous constatons que le recours aux nuitées dans les hôtels n’est pas une solution de relocalisation”, souligne le coordinateur parisien de cette association. Un constat partagé par l’UNICEF, qui regrette que “le recours aux nuitées d’hôtel” soit “la principale réponse apportée”, rappelant que l’hôtel est “inadapté à la vie de famille et ne répond pas aux besoins de base de 27.102 enfants, dont 9.201 en dessous . trois ans, qui y vivent”.
title: " Inacceptable Et Indigne Selon L Unicef Klmat" ShowToc: true date: “2022-11-01” author: “Beverly Alexander”
Le nombre d’enfants sans-abri en France a augmenté depuis janvier 2022, prévient l’Unicef. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime qu’il y a plus de 1 600 mineurs dans la rue au cours de la nouvelle année scolaire. Des associations se plaignent du dysfonctionnement du numéro d’urgence de l’hébergement et de l’indisponibilité des nuitées à l’hôtel.
Dormir dans la rue un jour avant la rentrée scolaire. Une réalité “inacceptable et indigne en France”, estiment Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France, et Pascal Brice, patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans une tribune publiée mardi 30 août dans Libération.
Quelque 1.658 enfants sans abri ont été contraints de dormir dehors ou dans des abris de fortune dans la semaine qui a précédé la rentrée scolaire, prévient l’agence des Nations unies dédiée à la défense des droits de l’enfant et du SAF en cette journée spéciale pour les jeunes étudiants. “Certains d’entre eux, bien qu’il soit impossible d’en estimer le nombre, n’auront pas la possibilité d’aller à l’école aujourd’hui”, s’indigne l’Unicef.
L’étude FAS, menée le soir du 22 août, se base sur le nombre de familles avec enfants qui ont appelé le 115 [numéro d’urgence hébergement] et qui n’ont pu être hébergés malgré l’urgence de leur situation, “faute de places disponibles ou compatibles avec la composition du ménage”. Paris reste le département avec le plus grand nombre de demandes de séjour impayées, suivi du Nord, de la Seine-Saint-Denis et du Bas-Rhin.
Dysfonctionnement du numéro d’urgence des hébergements français
Parmi ces 1 658 familles à la rue, il y avait 368 enfants de moins de trois ans, selon ce baromètre. Cependant, grâce aux auteurs de l’étude, ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent en compte que les personnes qui ont réussi à joindre le numéro d’urgence.
Pourtant, dans de nombreux cas, le 115 « sonne dans le vide », comme le prouve Océane Marache de l’association Utopia 56 : « Dans les camps, des gens essaient d’atteindre le 115 tous les jours, plusieurs heures d’affilée… Hier, une famille de la mienne a montré son historique d’appels, y a passé trois heures. Après 50 minutes d’attente sans opérateur à l’autre bout du fil, l’appareil a raccroché tout seul.”
« Stressés de dire qu’ils n’avaient pas de maison »
Utopia 56, qui organise le logement des citoyens, a constaté une augmentation du nombre d’enfants des rues au cours de l’année écoulée. « Pas plus tard qu’hier après-midi, une cinquantaine de familles avec 44 enfants, dont 13 bébés de moins d’un an, se sont présentées à notre bureau quotidien de la place de l’Hôtel de Ville à Paris », explique Océane Marache. “Certains d’entre eux retournaient à l’école aujourd’hui et ils craignaient de ne pas avoir de maison.” La rue prive les enfants de conditions de vie décentes et sûres et d’un environnement propice à leur développement et à leur bien-être, portant ainsi atteinte à leurs droits. — UNICEF France (@UNICEF_france) 1er septembre 2022 Tout enfant de la rue peut être légalement scolarisé en sollicitant un logement auprès d’une assistante sociale ou d’une association et en s’inscrivant auprès des services scolaires de la mairie concernée. “Théoriquement c’est possible oui…” commente Océane Marache. “Mais vraiment, comment voulez-vous que ces enfants puissent étudier s’ils ne dorment pas suffisamment ou ne se douchent pas suffisamment ? Il n’est pas rare de les voir faire leurs devoirs sur un banc à côté de notre bureau.” Hier après-midi, dans la cour de l’Hôtel de Ville de Paris, 135 personnes en famille et à la rue ont sollicité notre aide pour un hébergement d’urgence. Parmi eux, 67 enfants, dont 18 ont moins de trois ans. Malgré la route, certains commenceront l’école dans quelques jours. pic.twitter.com/rI6BDgCPhu – Utopie 56 (@ Utopia_56) 31 août 2022 Utopie 56 suit plus spécifiquement le cas des mineurs étrangers non accompagnés. A Paris, 200 d’entre eux attendent la reconnaissance de leur minorité par l’Etat français. Un processus qui peut durer de trois à dix-huit mois. “En attendant, ils ne sont pas hébergés par l’Aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas aller à l’école”, explique Luc Viger, du pôle jeunesse du club, qui leur dispense par ailleurs quelques cours de français.
Le nombre d’enfants des rues augmente
“La France, en ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant, s’engage à garantir ses droits fondamentaux, notamment son droit au développement, à la protection, à la santé et à l’éducation”, souligne l’Unicef France, qui appelle le gouvernement à prendre les mesures mesures nécessaires.
“On ne peut plus fermer les yeux”, s’inquiètent Adeline Hazan et Pascal Brice dans leurs tribunes. “Malgré les moyens sans précédent mobilisés pour préserver 200.000 places d’hébergement, qui doivent être préservées au minimum, la situation reste très préoccupante.” Tous deux appellent le président français Emmanuel Macron à tenir sa promesse de “donner un abri à tous les sans-abri”.
Retour des touristes, manque de places dans l’hôtel
D’autant qu’à la rentrée, les chiffres du mal-logement des enfants explosent avec une augmentation de 77% des familles sans logement par rapport à janvier, selon le baromètre Unicef/FAS. En cause, selon Utopia 56, la fin de la trêve hivernale [31 mars] et le retour des touristes à Paris, qui ont poussé de nombreuses familles à la rue. “Le tourisme a repris et de nombreux hôtels ont arrêté les services sociaux après leur réouverture aux touristes étrangers. Encore une fois, nous constatons que le recours aux nuitées dans les hôtels n’est pas une solution de relocalisation”, souligne le coordinateur parisien de cette association. Un constat partagé par l’UNICEF, qui regrette que “le recours aux nuitées d’hôtel” soit “la principale réponse apportée”, rappelant que l’hôtel est “inadapté à la vie de famille et ne répond pas aux besoins de base de 27.102 enfants, dont 9.201 en dessous . trois ans, qui y vivent”.